Danseuse étoile et maman à temps plein, Marie-Agnès Gillot est sur tous les fronts : sur la scène de l'Opéra de Paris, où elle a l'habitude de déployer ses membres gracieux, comme aux côtés de son fils Paul (2 ans), qu'elle élève toute seule.
Autant dire que ce n'est pas tous les jours facile pour la prodige de la danse qui, à 40 ans, assume pleinement cette vie de mère célibataire malgré des contraintes évidentes. "Mon fils, je l'élève seule. Je n'habite pas avec son papa. J'ai choisi de ne pas avoir de nounou, mais la gardienne de mon immeuble va le chercher tous les jours à la crèche vers 17h30 et je le récupère en rentrant une heure plus tard", a-t-elle confiée lors d'une interview avec le magazine Gala, en kiosques cette semaine.
Entre ses entraînements, ses répétitions et ses représentations, la jeune femme ne chôme pas, mais assure déborder d'énergie grâce à son petit garçon, qui est sa première source de motivation. "On pourrait croire que je frôle le burn out. Ce n'est pas le cas. Mon temps est mieux utilisé, je mène des projets plus intéressants, je les choisis mieux parce que tout cela, j'ai envie de le faire pour mon fils. Il décuple mes forces", s'est enthousiasmée celle qui a été la première à être nommée Etoile à l'issue d'une oeuvre contemporaine.
Il faut dire que la jolie brune n'est pas du genre à se laisser submerger ni à baisser les bras face à la difficulté. Dès sa plus tendre enfance, elle a dû se battre et triompher d'une double scoliose qui l'a contrainte à porter un corset pendant six ans. Une période difficile dont elle a tiré sa rage de vaincre. Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que la danseuse a continué à monter sur scène jusqu'à son quatrième mois de grossesse, "en portant une petite gaine", et à s'entraîner jusqu'au septième mois. "J'avais pris dix-sept kilos, mais je me sentais tellement bien", a-t-elle assuré, s'amusant du fait que certains membres du public ont pu s'étonner de ses rondeurs. "Certains ont dû penser que je faisais de l'aérophagie", a-t-elle plaisanté.
Deux mois plus tard, elle donnait naissance par césarienne à un merveilleux petit garçon, qui fait depuis son bonheur. "Je voulais un garçon à tout prix. Et dans ma tête, j'étais tellement persuadée d'attendre un petit bonhomme que je n'ai même pas été surprise à la naissance", a-t-elle déclaré à l'hebdomadaire avant de chanter les louanges de son bout de chou. "Paul est un enfant très calme. Je l'ai allaité durant cinq semaines. A mon retour sur scène, il avait trois mois et je l'emmenais à mes répétitions en le portant sur le ventre, à l'africaine. Il m'est souvent arrivé de l'oublier en dansant." Ce qui ne risque plus d'arriver maintenant que son fils a pris une place aussi importante dans sa vie, et qu'il lui permet, plus que jamais, de se tourner vers l'avenir.
Coline Chavaroche