Bientôt délogée, Marie-Claude Pietragalla lance un appel de soutien. En conflit avec la mairie de Bagnolet, la grande chorégraphe et jurée de Danse avec les stars va devoir quitter les locaux qui abritaient sa compagnie depuis 2008, comme le relatent nos confrères du journal Le Parisien, ce mardi 10 février.
Cela fait cinq ans que la compagnie Théâtre du Corps, compagnie de Marie-Claude Pietragalla et de son compagnon Julien Derouault, est installée au 12 rue Gustave-Nicklès, à Bagnolet, à proximité de la porte de Montreuil. Des locaux qui lui avaient été attribués par l'ancien maire PCF de la commune selon une convention dite d'occupation précaire. Alors que les parents d'élèves de Jules-Ferry, groupe scolaire limitrophe, dont les locaux actuels sont trop exigus pour les 500 enfants qui y sont scolarisés, s'agaçaient de la situation, Marie-Claude Pietragalla a finalement reçu une lettre de la mairie lui demandant de quitter les lieux avant le 1er juillet prochain. Dans le but d'agrandir l'école, un projet évoqué depuis 2005. Elle lance donc un appel à toutes les municipalités prêtes à l'accueillir.
Marie-Claude Pietragalla s'était donnée corps et âme pour cette salle. "J'ai investi 200 000 euros pour transformer les lieux et en faire un site de danse digne de ce nom, déclare la danseuse de 52 ans. Quand on connaît la pénurie en matière de salles, on voit bien combien cette décision est néfaste."
Le 28 novembre dernier, Marie-Claude Pietragalla tenait à exprimer sa déception via un communiqué : "Tout au long de ma vie d'artiste, j'ai toujours privilégié le lien indéfectible avec le public basé sur l'amour et la passion de la danse depuis 35 ans. Le Théâtre du Corps est le résultat d'années de travail, de recherche, de créations, de spectacles et d'enthousiasme. Je suis profondément blessée dans ce que j'ai de plus intime, en lisant la violence des propos à mon égard. Je suis une mère [elle est maman d'une petite Lola, 10 ans, NDLR] et comprends la problématique des parents d'élèves de l'école Jules-Ferry mais pense que l'on se trompe de cible en pointant du doigt une compagnie indépendante, des artistes, des professeurs, des élèves qui travaillent, créent de l'emploi, diffusent des spectacles, réinventent notre monde et enseignent aux plus jeunes. Nous sommes tous collectivement engagés dans un processus où la place des artistes dans la cité n'est jamais acquise. Je demande donc aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités et de permettre non seulement aux enfants de bénéficier d'une école digne de ce nom mais également à une entreprise culturelle de vivre à Bagnolet en Seine-Saint-Denis."
Désormais, une page se tourne. Elle doit donc trouver une solution de retranchement avant le mois de juillet prochain. Elle fait ainsi un appel du pied aux municipalités prêtes à l'accueillir. "S'il y a une véritable volonté politique, on peut faire de très belles choses", promet l'artiste dans les colonnes du Parisien.