La situation de Sakineh Mohammadi Ashtiani, Iranienne condamnée à la lapidation pour une affaires d'adultères, est toujours en attente. La mobilisation internationale doit donc continuer et Libération, Elle, La Repubblica et La Règle du jeu n'arrêtent pas la publication quotidienne d'une lettre en soutien à cette mère de deux enfants. Carla Bruni en a fait une, ce qui lui a valu des menaces mais aussi des messages de solidarité, et beaucoup d'autres personnalités ont fait de même.
Jeanne Balibar, l'actrice et chanteuse que l'on connaît pour son ton aussi décalé que celui de son ex-compagnon Philippe Katerine a troqué son humour pour laisser place à la gravité, en soutien à cette condamnée : "Je pense à votre fils qui se bat si courageusement. Je pense tellement à vos enfants. Je pense à cette affreuse menace supplémentaire de vous faire fouetter à nouveau, et au fait que cela se soit produit déjà en 2006, et mon sang se fige."
L'homme d'affaires, époux de Salma Hayek et président de la Fondation d'Entreprise PPR pour la Dignité et les Droits des Femmes, François-Henri Pinault, s'est également associé au combat : "Partout dans le monde où il y a des atteintes à la dignité et à l'intégrité de la femme, nous avons une responsabilité particulière. Cette responsabilité s'applique d'abord à nous-mêmes et en France mais elle s'applique aussi partout où les femmes sont menacées. C'est pour cela que notre Fondation est aux côtés de ceux qui défendent les droits des femmes."
Le magazine Madame Figaro soutient également Sakineh et la journaliste Marie Drucker, qui a quitté Europe 1 pour se concentrer sur le petit écran, a placé ses mots dans les premières pages de la revue : "Parle-t-on assez fort ? Bernard-Henri Lévy [le fondateur de la revue La Règle du jeu s'était également interrogé sur la portée de la pétition], qui mène le bon combat et défend la juste cause, a-t-il auprès de lui suffisamment de combattants ? [...] Nous devons décréter que ce combat n'est pas vain. Les femmes ivres de démocratie vous le doivent. Et, chaque jour, quand nous marchons la tête et les jambes découvertes, votre ombre sur le bitume nous fait nourrir l'espoir que votre nom sera peut-être, un jour, indissociable de la révolution que votre pays mérite." Le père de Marie, le regretté Jean Drucker a été attaché culturel à Téhéran.
La lutte doit continuer. Une nouvelle manifestation s'est déroulée à Paris le 12 septembre, affirmant la position de nombre de citoyens du monde. Les enfants de Sakineh, Sajjad et Saeideh Ghaderzadeh, ont lancé quant à eux dans Le Figaro de vendredi un appel en faveur de leur mère, après une interview télévisée diffusée en Iran. Cliquez ici pour lire leurs mots.
Sakineh Mohammadi Ashtiani, mère de famille de 43 ans, a été condamnée en 2006 à 10 ans de prison pour participation au meurtre de son mari avec l'un de ses amants, et à la lapidation à mort pour plusieurs adultères, selon les autorités iraniennes. La "suspension" de "la condamnation à mort a été annoncée officiellement le 9 juillet par l'autorité judiciaire iranienne, et réaffirmée régulièrement depuis par divers dirigeants iraniens, publiquement ou en privé, en réponse à plusieurs initiatives diplomatiques lancées pour demander un geste de clémence", précise l'AFP.
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