À 47 ans, rien ne semble ébranler Marina Foïs. Et surtout pas cette fameuse crise que traverseraient les actrices quadragénaires et quinquagénaires. Les rôles, elle les enchaîne. Et la qualité est au rendez-vous, elle qui chipait en février dernier sa troisième nomination à un César de la meilleure actrice pour Irréprochable. Entre deux projets, la comédienne s'est confiée à Madame Figaro, s'épanchant sur ce qui fait son caractère, sa famille, son image et bien sûr ses désirs d'actrice.
Il est notamment question de féminité, un sujet que Marina Foïs aborde régulièrement au cinéma à travers ses rôles. "J'ai mis du temps à me considérer comme une femme", révèle ainsi l'ex-Robin des Bois qui dit avoir un "rapport à l'image compliqué". "Enfant, je me suis longtemps vécue comme un garçon, poursuit-elle. Ce sont les metteurs en scène qui, je crois, m'ont fait changer d'avis. Adolescente, on m'appelait facilement 'jeune homme'."
Marina Foïs va plus loin encore en affirmant que son rapport à la féminité aurait pu jouer sur ses désirs de maternité et qu'elle aurait "très bien pu ne jamais envisager d'avoir d'enfants par exemple". Pourtant, elle est en couple avec Éric Lartigau, qui lui a donné deux garçons, Lazare (12 ans) et Georges (8 ans).
Un portrait de femme loin de celui qu'elle dresse à propos des autres femmes de sa famille. Elle dépeint ainsi sans prendre de gants sa grand-mère allemande, qui "était alcoolique et titubait dès 15h" ainsi que son autre grand-mère, qu'elle qualifie de "raide, dure, mal-aimante". "À leur décharge, c'est une génération de femmes qui a vécu une époque difficile : elles sont nées sans droit de vote et ont vécu la Seconde Guerre mondiale. Elles se sont mariées tôt et pour la vie – des pseudo-mariages d'amour –, ce n'est pas ni très sexy ni très romantique", tempère l'actrice qui n'évoque pas sa mère, psychologue.
Une fois donc passé le cap de l'enfance durant laquelle elle se décrit comme "brouillonne", obsédée par ses rêves de cinéma, Marina Foïs va donner corps à ses désirs, avec autant de chance que de talent. "J'ai eu cette chance que, très vite, les propositions qu'on m'a faites ont rejoint mes goûts de spectatrice. Si bien que j'ai l'impression de me sentir à ma place depuis un certain temps. Il n'y a pas eu de combat, je n'ai pas dû lutter pour être qui je suis, là où je suis", se réjouit-elle
Interview à retrouver en intégralité dans Madame Figaro, numéro du 14-15 avril 2017.