A seulement 21 ans, Mario Balotelli est un habitué des faits divers. Il est également l'un des meilleurs attaquants au monde. Un joueur culte depuis hier jeudi 28 juin au soir. Devenu mythique grâce aux deux buts exceptionnels qu'il a marqués durant la demi-finale de l'Euro 2012 opposant l'Italie à l'Allemagne et grâce auxquels il a donc envoyé son équipe en finale contre l'Espagne (dimanche 1er juillet à 20h45 à Kiev). Hier soir, à Varsovie, il a été remarquable pour sa 13e sélection en équipe nationale. La Squadra Azzurra lui doit beaucoup et ne pourra désormais plus se passer de lui. On l'appelle Super Mario et il porte bien son surnom. C'est un surhomme, un super-héros.
Il est né à Palerme le 12 août 1990, ses parents avaient quitté le Ghana pour la Sicile en 1988. Des problèmes de santé marquent ses premières heures, il a été opéré à trois reprises pour une malformation de l'intestin et passe la première année de sa vie à l'hôpital. Thomas et Rose Barwuah, ses parents ghanéens, l'abandonnent peu de temps après. Il a 2 ans quand le tribunal des mineurs le confie à une famille de la région de Brescia, les Balotelli. C'est là qu'il grandit et joue dans diverses équipes de quartier mais il se montre déjà ingérable. "Apatride, autiste, provocateur... en vérité, le casier de l'attaquant est tellement lourd que dans un monde normal, ou s'il était un type normal, Mario Barwuah Balotelli aurait dû renoncer à ses rêves de football dès l'âge de ses premières frasques, vers 8 ans", selon un article du mensuel sportif So Foot. Interrogée par le magazine, son ancienne institutrice reconnaît qu'il était l'enfant "le plus perturbé qu'[elle ait] jamais eu" et elle ajoute : "Il avait un problème d'identité évident." On parle de "malaise identitaire". Après avoir refusé de jouer pour la sélection ghanéenne, Super Mario obtient la nationalité italienne à sa majorité, le 12 août 2008, grâce au maire du village de ses parents adoptifs. Un privilège rare au regard du droit italien, basé sur le droit du sang.
Véritable star du football italien, Mario Balotelli a été transféré pour cinq ans, le 13 août, de l'Inter de Milan au club de Manchester City, pour un montant de 28 millions d'euros. Le record pour un joueur de 20 ans ! Il est une légende vivante, et il le sait. Il s'enorgueillit d'ailleurs d'être sans cesse adulé : "Oui, je pense être un génie. [...] Le talent que Dieu m'a donné est beau, magnifique, mais il m'est difficile à porter."
Son slogan en dit long sur lui : "Why always me ?" ("Pourquoi toujours moi ?"). Exhibé sous son maillot de Manchester City après un but contre le rival United en octobre 2011, Super Mario adore provoquer. Il veut faire croire que le monde entier s'acharne contre lui mais il fait tout pour qu'on parle de lui. A l'Inter de Milan, il s'était disputé avec tout le monde, des joueurs aux supporteurs, en passant par le coach José Mourinho. Son coéquipier Marco Materazzi avait tenté de l'étrangler après une demi-finale de Ligue des champions...
Car Mario Balotelli est un véritable rebelle. Il enchaîne les frasques, sur les terrains et en dehors. Sa vie personnelle ressemble à une série télé. Après avoir fréquenté la superbe Betty Kourakou, il se met en couple avec la jeune et torride Raffaella Fico. La belle avait défrayé la chronique après une participation au Big Brother italien en 2008 en monnayant sa virginité, à l'âge de 20 ans. La bombe italienne, mannequin lingerie, a rendu fou l'attaquant le plus en vogue du moment. On raconte d'ailleurs qu'elle pourrait être enceinte de lui. Attendons de voir...
En dehors des terrains, Mario est également un génie... Un génie du fait divers. Il a incendié sa maison en tirant des feux d'artifice dans sa salle de bain, il a détruit son Audi A8 sur la route de l'entraînement quelques jours après sa signature à Manchester City (champion d'Angleterre) et il a même essuyé des rumeurs plus graves. Soupçonné d'être lié à la mafia napolitaine, Mario Balotelli fut par ailleurs accusé d'avoir trompé sa douce... On n'en sait pas davantage.
Victime du racisme, le bad boy du foot a prévenu avant de se rendre à l'Euro 2012 : "Si quelqu'un me lance une banane dans la rue, j'irai en prison, parce que je vais le tuer."
Un grand joueur que l'on suivra avec bonheur dimanche soir lors de la finale de l'Euro et qui pourrait bien devenir "le meilleur joueur de la compétition", s'il réitère son exploit de jeudi.