Pendant que les BAFTA Awards rendaient leur verdict – et que Deux jours, une nuit en repartait malheureusement bredouille –, Marion Cotillard était à des années-lumière du strass et des paillettes. Loin des caméras, la star française donnait de la voix sur les planches de l'auditorium Rainier-III à Monaco. Dans la principauté, l'actrice était en représentation et interprétait l'oratorio Jeanne au bûcher.
Avec deux répétitions au compteur, Marion Cotillard se produisait ce dimanche 8 février à Monaco dans le cadre d'une représentation unique de ce spectacle, à mi-chemin entre le théâtre et l'opéra, écrit en 1938 par Paul Claudel et composé par Arthur Honegger. Peu coutumière des planches, Marion Cotillard connaît en revanche très bien ce rôle, pour l'avoir campé pour la première fois en 2005 à Orléans (ville ô combien célèbre dans l'histoire devenue légende de Jeanne d'Arc), puis en 2012 à Barcelone. C'est cette fois sous la direction de Yazuki Honada (chef d'orchestre à la tête du philarmonique de Monte-Carlo qui accompagne les comédiens et choeurs lyriques sur scène) que Marion Cotillard évolue.
Au naturel, sans maquillage ni costumes, Marion Cotillard est épaulée par les sociétaires de la Comédie-Française Eric Genovese et Christian Gonon. En Jeanne d'Arc, pure et digne, la compagne de Guillaume Canet se dévoile sous une facette quasi-inédite. Passionnée, la comédienne s'échappe dans l'histoire et se mue en leader. "J'amène ma sensibilité face à l'oeuvre", explique-t-elle à Nice Matin. Mais non sans craintes, ni inquiétudes : "J'ai toujours peur qu'on ne m'entende pas [...] Le metteur en scène, Côme de Bellescize, m'a emmenée dans le physique. Au cinéma, je travaille énormément le langage du corps, mais, sur une scène, on est beaucoup plus inhibé quand on commence le travail. Il faut aussi savoir placer sa voix."
De quoi aiguiser un peu notre curiosité. Les fans seront donc heureux d'apprendre que la star, qui sera aux César du Cinéma ainsi qu'aux Oscars les 20 et 22 février prochain, rempilera en Jeanne d'Arc avec des représentations à Toulouse la semaine prochaine puis, au printemps, à la Philharmonie à Paris les 4 et 5 mars, ainsi qu'à New York. Et avec, cette fois, un décor bien moins épuré qu'à Monaco.