Meghan Markle ne voulait pas avoir l'air de "se vanter", selon Edward Enninful, rédacteur en chef du Vogue britannique, en apparaissant en couverture du numéro de septembre 2019 du magazine, dont elle a accepté d'être la rédactrice en chef invitée. De fait, la duchesse de Sussex a préféré mettre en avant, en une mosaïque de portraits, les quinze personnalités féminines, dont certaines figures du showbiz, qu'elle a voulu mettre à l'honneur pour leur engagement remarquable à changer le monde dans ce numéro baptisé Forces for Change. Mais ce dont elle ne s'est pas vantée non plus, c'est d'avoir potentiellement réutilisé l'idée d'un ouvrage australien auquel elle avait collaboré quelques années plus tôt...
En découvrant le résultat, les auteures de The Game Changers, un livre paru en 2016 en Australie pour lequel Meghan Markle, à l'époque actrice en vue de la série Suits, avait signé un essai, ont eu une désagréable sensation de déjà vu, et pour cause : cette mosaïque en noir et blanc de quinze activistes féminines, c'était très exactement le concept de la couverture de leur livre ! De nombreux internautes n'ont pas tardé à souligner la très troublante similitude, tant sur le fond que sur la forme, alertant Samantha Brett et Steph Adams, co-auteures de ce best-seller : "C'est évidemment très flatteur, apparemment elle aime notre idée !, a réagi auprès du Daily Mail australien, avec une pointe d'ironie, la première, journaliste spécialisée dans les thèmes de société. J'adore Meghan, je suis une grande fan, mais si ce dont les gens nous alertent est vrai, alors c'est très décevant." La comparaison des deux couvertures semble parler d'elle-même...
Si le concept de la mosaïque photo n'est pas révolutionnaire en soi, la conjonction de cette mise en scène et du thème qu'ont en partage le livre et le numéro du Vogue de septembre, tous deux dédiés à des femmes courageuses et avant-gardistes qui modifient positivement le cours des choses, peut effectivement être questionnée. D'autant qu'il paraît peu probable que la duchesse Meghan n'ait pas eu à un moment ou un autre en mains l'ouvrage pour lequel elle a écrit un texte et qui la faisait figurer en couverture de sa première édition (compte tenu de son succès après sa parution en décembre 2016, il avait été réédité en novembre 2017 avec une couverture en couleurs et figurant plus de portraits) !
L'édition australienne du Daily Mail observe en effet : "La duchesse était l'une des quinze femmes représentées sur la couverture de The Game Changers, qu'elle a personnellement approuvé, et s'est vu remettre plusieurs exemplaires du livre." Cet ouvrage avait reçu une assez large publicité du fait de la révélation, quelques semaines seulement avant sa sortie, de l'histoire d'amour de Meghan Markle avec le prince Harry.
La duchesse de Sussex, qui pour cette collaboration a oeuvré pendant sa grossesse (comme le montre une vidéo dévoilée par le magazine), s'est-elle sciemment "inspirée" pour le Vogue "Forces for Change" de The Game Changers ? A son crédit, on pourra toutefois souligner qu'elle a cherché à approfondir le concept en ayant l'idée d'un miroir qui apparaît dans une seizième vignette de la mosaïque de portraits, une manière "d'impliquer le lecteur et l'encourageant à utiliser ses propres réseaux pour juguler le changement".
Le mannequin Adut Akech, l'actrice Gemma Chan, l'activiste environnementale Greta Thunberg, l'actrice et animatrice Jameela Jamil, l'écrivain nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, le mannequin Adwoa Aboah, le Premier ministre de la Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern, la danseuse étoile Francesca Hayward, la boxeuse somalienne Ramla Ali, le mannequin Christy Turlington, l'actrice et productrice Salma Hayek, l'écrivain, influenceuse et animatrice irlandaise Sinead Burke, l'actrice et mannequin Jane Fonda, l'actrice transgenre Laverne Cox et l'actrice Yara Shahidi sont les quinze figures dont la duchesse Meghan a souhaité mettre à l'honneur les parcours et les combats dans ce numéro spécial du Vogue UK. Il contient par ailleurs un entretien de la duchesse avec l'ancienne First Lady Michelle Obama, et une rencontre du prince Harry avec l'anthropologue Jade Goodall, qui a visité les Sussex et leur fils Archie chez eux à Windsor au mois de juin.