Bonne nouvelle, Martin Solveig a survécu à la colère de sa grand-mère, dont il craignait, sur son Facebook, qu'elle ne lui fasse la peau - après avoir fait sa pub ! - en découvrant sa position dans le nouveau palmarès des DJs établi par DJ Mag... Si le facétieux lutin du DJeing français a effectivement rétrogradé de quelques places, se contentant du 55e rang mondial (-8 places par rapport à 2009), son inspiration, elle, crève le plafond... et l'écran, par la même occasion.
De son revers au DJ Mag Top 100 ("Maybe I was Bjorn to win... but not the Djmag Top100 !", pestait-il avec humour), il s'est consolé en glanant, lors des récents FG DJ Awards, le prix du Meilleur clip, qui lui a été en toute logique décerné pour le désopilant court-métrage truffé d'auto-dérision et de guest stars construit autour de Hello, premier extrait addictif de son nouvel album à venir, Smash.
Désireux de livrer une saga vidéo en amont de ce successeur à l'album C'est la vie, paru en 2008, Martin Solveig en profite pour réaffirmer avec panache son profil jubilatoirement atypique au sein du monde du clubbing. Avec l'épisode 1, on le découvrait dans la peau de Björn Solveig, bandeau dans les cheveux et look old school sorti des annales du tennis, pour un duel à Roland-Garros avec son homologue Bob Sinclar, version Agassi flashy. Leur affrontement, sous les yeux de Nelson Monfort, tournait court : le coeur transpercé à la vue du baiser échangé par Gaël Monfils et la belle brune objet de son désir, baptisée "She" (incarnée par Flo Lafaye), Martin Solveig quittait abruptement le Philippe-Chatrier...
Depuis la Porte d'Auteuil, on avait perdu sa trace : c'est au Japon qu'il fallait le chercher, comme on le découvre avec "Initial S.H.E", deuxième épisode de ce feuilleton romantico-délire enfin dévoilé.
On l'y retrouve en compagnie de son hilarant "managueur", Lafaille (personnage campé par le DJ parisien Gregory Darsa), curieux specimen qui doit autant à Gilles Pot ("managueur" tendance maquereau joué par Franck Dubosc dans les fameuses Petites annonces d'Elie Semoun) qu'à Rodolphe de Free. "Ich bin Lafaille" : le coco décalé a eu tellement de succès qu'il a désormais sa page Facebook.
Avant de s'envoler pour le Japon, un pays pour lequel il a une fascination - fascination non réciproque, Martin Solveig a dû passer sur le divan, sérieusement perturbé par sa love story contrariée avec She. Un passage par la case psy qui sert de détonateur à une plongée dans l'absurde et les associations d'idées rocambolesques. Pour preuve, voici littéralement la synthèse faite par le praticien : "Martin est un DJ qui, malgré son piètre niveau tennistique et son look de Woody Allen jeune, grimpe irrésistiblement dans la hiérarchie des musiques contemporaines, sachant cependant qu'il ne deviendra jamais le Mick Jagger des DJs mais plutôt une sorte de King Kong imberbe qui aimerait se sentir libre d'aller acheter une baguette à la boulangerie, guidé par une quête naïve du véritable amour qui lui permettrait de sortir de sa coquille au lieu de simplement profiter des multiples expériences sexuelles offertes par une carrière auréolée de succès dans le show business." Suite à une très pertinente déduction (?!), le psy, sous les traits duquel on identifie bien sûr le truculent François Rollin, retient des initiales qui, savamment mélangées, donnent le mot SWIM. De là, pas étonnant (re-?!) de retrouver notre Martin Solveig regonflé dans un toit-piscine nippon ! A ne pas manquer : le cameo en mode geisha sortie de La 36e Chambre de Shaolin de Mélanie Laurent, magnifique et dangereuse, qui ajoute son nom à la longue liste de prestige des guest stars de Martin Solveig - Sylvain Wiltord, Arié Elmaleh, Jean-Paul Gautier, Alice Taglioni, etc. Le dévoilement de son identité avait d'ailleurs donné lieu à un concours sur le Facebook de Solveig, avec le it-bandeau floqué "Smash" en dotation !
On vous laisse ci-dessus découvrir toutes les nouvelles trouvailles loufoques et chic d'un Martin Solveig transi d'amour et de son loyal Lafaille, ainsi que les références catchy (de l'emploi du mot "rejection" dans sa séance sur le divan au remix tokyoite karaoké de son Hello, en passant par la présence d'un "maître des clés" pas tout à fait comme dans Matrix !) de ce second court métrage à nouveau coréalisé par le DJ et Tristan Séguéla.
Guillaume Joffroy