Après Emma de Caunes, Léa Seydoux, Judith Godrèche et Florence Darel, c'est au tour de Mélanie Laurent d'évoquer Harvey Weinstein et de faire des révélations. Dans un entretien accordé à Elle (à paraître vendredi 20 octobre), l'actrice française qui a notamment joué dans Inglourious Basterds (un film distribué par Weinstein) raconte à son tour son expérience. "Ce qui circulait, c'était le traumatisme des rencontres avec lui. On sentait qu'il y avait un avant et un après le passage dans sa chambre... On m'avait dit : 'Fais attention'", se souvient la star.
Il est également précisé que Mélanie Laurent a été "victime elle-même d'un réalisateur français lorsqu'elle avait 20 ans". Dans Elle, elle raconte "le souvenir de la peur primaire ressentie ce jour-là".
Dans le même temps, Mélanie Laurent s'est aussi confiée à L'Obs, où elle s'est dit "absolument solidaire de ces femmes" qui parlent. "Si je n'ai pas eu envie de parler jusqu'à présent, c'est parce qu'il ne m'est rien arrivé et je craignais que mon témoignage honore Harvey Weinstein", justifie quant à elle l'actrice qui "savait en effet qu'il se comportait mal, qu'il était dangereux, qu'il ne fallait pas se retrouver seule avec lui".
"Un réalisateur m'avait mise en garde, de manière claire : 'Tu ne restes pas deux secondes avec lui.' Par instinct de survie, j'ai donc toujours annulé tous les déjeuners qui se présentaient avec lui", confie la jeune maman qui s'est "sentie soulagée de n'avoir pas cédé", "comme si j'avais été sauvée à l'avance" dit-elle, après avoir vu les révélations du New York Times et du New Yorker. "J'ai échappé à cet homme, mais je ne suis pas plus forte que les autres", assure-t-elle.
Quand j'étais jeune, à un casting, le réalisateur m'a demandé d'aller dans une chambre, de me mettre en sous-vêtements sur le lit à quatre pattes. La directrice de casting était là, elle n'a rien dit.
Selon Mélanie Laurent, qui est actuellement à l'affiche de Mon garçon avec Guillaume Canet, "Harvey Weinstein n'a pas d'équivalent en France", parce que ses agissements sont "en rapport avec son très grand pouvoir propre au cinéma américain, celui d'un producteur qui a entre ses mains des projets dingues". "Dire aujourd'hui que si tout le monde savait, il fallait faire gaffe, c'est un peu simple... je pense qu'un assistant pris dans ce système peut se retrouver tout aussi terrifié que les actrices qui le subissent. Le silence qui a tenu est lié au fait que nous sommes tous dépendants les uns des autres", croit savoir Mélanie Laurent, heureuse de voir que la parole se libère après trois décennies de silence.
Cela ne signifie que Mélanie Laurent n'a pas un jour subi des sévices terribles. "Quand j'étais jeune, je me souviens par exemple d'un casting, où le réalisateur me demandait d'aller dans une chambre, de me mettre en sous-vêtements sur le lit à quatre pattes, je suis partie en courant. La directrice de casting était là, elle n'a rien dit", se rappelle la comédienne qui avait a reçu le César du meilleur espoir féminin pour Je vais bien, ne t'en fais pas en 2007.