Fin d'une partie du suspense sur les terres de la reine Elizabeth II dans le Norfolk : le cadavre découvert le 1er janvier 2012 dans un bois de la propriété royale de Sandringham, où la famille royale s'était rassemblée pour célébrer Noël en grand nombre et pour la première fois avec Kate Middleton, a été - difficilement - identifié...
Comme la presse anglaise l'avait justement deviné, les restes humains découverts au premier jour de l'année par un promeneur et son chien à environ 1,5 kilomètre de l'entrée principale du château de Sandringham, près du hameau agricole d'Anmer, sont ceux d'une jeune Lettone de 17 ans, Alisa Dmitrijeva, originaire de Wisbech (Cambridgeshire), à une quarantaine de kilomètres de là, et portée disparue depuis le mois de septembre 2011.
Le corps - ou du moins ce qu'il en restait, le légiste ayant analysé les empreintes digitales et l'ADN provenant d'un fémur pour l'identification - se trouvait dans un bois bordant la King's Avenue, où les royaux ont l'habitude de s'adonner à la chasse aux faisans traditionnellement organisée par le duc d'Edimbourg - lequel a dû exceptionnellement faire l'impasse sur ce rituel qui a eu lieu le 28 décembre sans lui, pour cause d'hospitalisation. Les enquêteurs ont indiqué qu'Alisa Dmitrijeva avait été victime d'un meurtre et, après avoir interrogé les employés de la résidence royale, ont lancé un appel à témoins.
Alisa Dmitrijeva avait été vue pour la dernière fois le 31 août 2011 à King's Lynn, commune située entre son domicile et Sandringham, et supposément aperçue plusieurs fois depuis, sans confirmation. Sa famille avait fini par signaler sa disparition le 6 septembre dernier, et la police avait offert une récompense conséquente (5000 livres - 6000 euros) pour toute information aidant à sa localisation. Désormais, les investigations s'efforcent de discerner et reconstituer toute activité ayant eu lieu dans le secteur entre fin août et fin septembre, période depuis laquelle le corps de la jeune Lettone s'y est décomposé, rendant difficile les démarches du légiste : "Nous n'avons pas été en mesure d'établir la cause du décès de la victime en raison de son état de décomposition. Par exemple, il se peut qu'elle ait été poignardée, mais l'absence de chair fait qu'il est impossible pour l'instant de le déterminer."
Suite à l'identification formelle, la mère de la jeune Alisa, Anzela Dmitrijeva, s'est exprimée, effondrée, dans la presse britannique. Agée de 34 ans, Anzela avait quitté la pauvreté et leur appartement (qui avait été le théâtre d'un meurtre sauvage) de Riga en 2008 pour tenter de s'établir en Grande-Bretagne et d'y vivre mieux, laissant dans un premier temps sa famille au pays, avant que celle-ci la rejoigne un an après. Un choix qu'elle se reproche aujourd'hui, estimant que cette décision a abîmée en partie la relation qu'elle avait avec sa fille, et créé un fossé ayant pu entraîner la disparition d'Alisa. "Mon mari m'a reproché d'avoir abandonné les enfants", déclare-t-elle en s'accablant "à 85%" dans le malheur qui vient de s'abattre. Anzela et son mari Olegs s'étaient d'ailleurs séparés en 2009 lorsque la famille s'était réunie, et leurs filles, Alisa et Victorija, vivaient avec leur père et leur grand-mère à Wisbech.
"La dernière fois que j'ai vu Alisa, 'était en juillet, et ce n'était pas une visite de courtoisie. Elle venait me demander de l'argent", raconte Anzela, évoquant la dérive de sa fille, dont la personnalité avait totalement changé depuis son arrivé sur le sol britannique, selon elle. En avril, elle avait été arrêtée avec un groupe d'amis coupable de vol ; en juin ou juillet, elle avait commencé, sous l'influence de ses fréquentations, à se droguer...
Une descente aux enfers qui s'est achevée brutalement, au fond d'un bois sur les terres de la reine Elizabeth II.