Le journaliste police-justice de BFMTV Maxime Brandstaetter a interviewé un des policiers du 19e arrondissement parisien qui a oeuvré pour les recherches de Lola, 12 ans, alors qu'elle était signalée comme disparue le 14 octobre 2022. Il met en lumière la découverte traumatisante pour les forces de l'ordre qui espéraient retrouver l'enfant vivante, avant que la macabre découverte de son corps sans vie ne les frappe.
Vendredi 14 octobre, ne voyant pas leur fille être chez eux, les parents de Lola, 12 ans, préviennent les policiers du commissariat du 19e arrondissement de Paris. Comme ils sont gardiens d'immeuble, ils avaient pu voir leur enfant entrer dans le bâtiment via les images de la vidéosurveillance. Les autorités démarrent alors leur investigation. Elles retrouvent du scotch et un cutter : "On commence à s'inquiéter, on se dit qu'il faut agir vite pour retrouver Lola", raconte l'un des policiers à BFMTV.
La police est rapidement menée vers une jeune femme en possession d'une grosse malle où pourrait se trouver un corps. Puis, quelques heures après, un homme appelle pour signifier qu'il a découvert un petit corps dans une malle en plastique. "Quand on entend ça sur les ondes de nos radios, c'est un choc, nos craintes sont cristallisées. Quand on comprend qu'on n'a pas réussi à la sauver, c'est ce qu'il y a de plus dur", continue le policier. Il ajoute : "On écoute la description faite par les collègues qui ont dû identifier le cadavre, mais on ne va pas jusqu'à regarder nous-mêmes, on a trop peur d'être choqués de ce qu'on va découvrir, on se doute que c'est une horreur." Une cellule psychologique a été ouverte comme lors d'événements traumatisants pour les policiers. "Le policier qui se dit qu'il n'en a pas besoin, il fait une grave erreur", déclare le policier encore sous le choc.
Les parents de la jeune Lola ont appelé à la "dignité" et au "respect" avant les obsèques de la fillette lundi 24 octobre, dans un communiqué relayé par la mairie de Lillers (Pas-de-Calais). "Le soutien de toute une population est une aide précieuse pour surmonter cette douloureuse épreuve. Mais nous souhaitons que celles et ceux qui viendront apporter leur soutien" le fassent "sans écharpes officielles ou signe particulier d'appartenance à un organisme politique", ajoutent-ils. Les circonstances de la mort de Lola et le profil de la meurtrière présumée, Dabhia, de nationalité algérienne, ont suscité de vives critiques à droite et à l'extrême droite, qui ont reproché au gouvernement une mauvais gestion de l'immigration irrégulière.
Les obsèques de la collégienne de 12 ans sont prévues lundi à 14h30 à Lillers, ville d'origine de sa mère. Elles sont "ouvertes à toutes celles et ceux qui souhaitent lui rendre un dernier hommage", précisent ses parents, mais "l'inhumation au cimetière se fera dans la plus stricte intimité". La cérémonie sera célébrée par l'évêque d'Arras, Olivier Leborgne, à la collégiale Saint-Omer, a indiqué jeudi la communication du diocèse.
Ce vendredi, un rassemblement pour "rendre hommage à Lola" et "soutenir sa famille et ses proches" est prévu à Fouquereuil, commune du Béthunois d'où est originaire le père de la jeune fille. "Dès maintenant, les parents de Lola ont décidé de quitter Paris pour revenir vivre à Fouquereuil. Avant leur retour définitif, c'est une occasion de venir leur témoigner toute notre compassion dans ces moments de grandes peines", écrit sur le site internet de cette commune de 1 600 habitants le maire Gérard Ogiez.