Michel Fourniret est mort. S'en vont avec lui tous ses secrets et autres bribes de meurtres encore à avouer dont il semait peu à peu les indices aux enquêteurs. Le tueur en série connu sous le surnom de l'Ogre des Ardennes est décédé à la Pitié-Salpétrière après l'annonce qu'un protocole de fin de vie avait été engagé, d'après une information de Franceinfo.
Comme l'a annoncé le procureur Rémy Heitz dans un communiqué transmis à l'AFP, Michel Fourniret est décédé "lundi à 15H00 à l'Unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de la Pitié-Salpétrière à Paris". Une enquête a été ouverte pour "recherches des causes de la mort" et confiée au 3e district de police judiciaire. Cette ouverture d'enquête est une pratique systématique dans le cadre d'un décès en milieu pénitentiaire, selon une source proche du dossier. Une autopsie doit être pratiquée dans ce cadre.
Michel Fourniret était hospitalisé depuis le 28 avril dernier dans cette unité dépendante de la prison de Fresnes, où il était incarcéré. Il y purgeait deux peines de prison à perpétuité pour les meurtres de huit personnes. Michel Fourniret avait été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible. Il avait de nouveau été condamné à perpétuité en 2018 pour un assassinat crapuleux lié au trésor du gang des postiches.
Michel Fourniret avait déjà été hospitalisé après un malaise en novembre dernier. Son état de santé mentale se dégradait : des proches du dossier détaillaient ces "absences" dans les médias. Ses avocats avaient récemment déposé une requête de sursis auprès de la juge en charge de l'affaire, s'appuyant sur un diagnostic de la maladie d'Alzheimer à un stade avancé.
Malgré ces oublis, Michel Fourniret avait avoué un dernier meurtre : celui d'Estelle Mouzin, dont les perquisitions avaient été suspendues à cause de son état de santé. Ces dernières années, il était passé aux aveux concernant les disparitions de Domece et Joanna Parrish. Son nom est toujours cité dans plusieurs affaires de disparitions de mineures.
Son épouse rencontrée via une petite annonce alors qu'il était incarcéré pour viol à Fleury-Mérogis et complice, Monique Olivier, est toujours en vie. Âgée de 72 ans, elle sert toujours sa peine de prison. Bien plus coopérative avec les enquêteurs, la mort de son mari pourrait la pousser à livrer ses derniers secrets.