À 53 ans, actrice courageuse et passionnée, maman épanouie, Michèle Laroque mène la vie dont elle rêvait. Actuellement en promotion pour son film Jeux dangereux, financé par le crowfunding (système de financement participatif en ligne), la comédienne française s'est confiée auprès de Purepeople.com. Son état d'esprit actuel, le temps qui passe, sa relation avec sa fille Oriane (18 ans), à qui elle se verrait bien donner la réplique dans Jeux dangereux que dirigera sa grande amie Laurence Katrian et dont le tournage débutera cet automne.
Pour la réalisatrice justement, "Oriane a sa singularité, c'est une belle personne. Elle a une belle âme, lumineuse, solaire, comme sa maman". Croisée dans Comme t'y es belle, la jeune fille ne devrait néanmoins pas suivre le destin de sa mère. "Elle ne veut pas être actrice, mais elle est très bonne comédienne", assure malicieusement Michèle Laroque. La petite histoire dit que plus jeune, cette dernière ne voulait pas devenir comédienne. Mais aujourd'hui, bien des choses ont changé et celle qui a fait participer sa fille au projet de financement de son film notamment via une amusante vidéo, lui a proposé un rôle. "Il faut qu'elle accepte, quoi... Elle aurait un petit rôle, celui de ma fille", assure la productrice et actrice. Oriane serait ainsi la petite-fille de fiction du légendaire Max von Sydow, confirmé au casting.
Oriane (née le 12 juillet 1995) a vécu au rythme de sa célèbre mère, tout en sachant très bien faire la part des choses. "Le fait d'avoir une mère connue, elle le cache un peu, avoue Michèle Laroque. Quand tu le vis depuis ta naissance, tu as l'impression que ce qui n'est pas normal, c'est que les parents de tes copains ne soient pas connus, donc elle anticipe sur le fait que ça peut déstabiliser des gens. Quand elle rencontre des jeunes, elle attend de créer des liens avec eux avant de leur dire. Elle a réussi à intégrer cela."
Discrète, la jeune Oriane reste dans l'ombre de sa mère et n'oserait sûrement pas prendre un peu de sa lumière et se faire pistonner. "Je pense que les parents ne jouent pas assez leur rôle d'éducateurs. Ce sont des valeurs du passé [le rapport à l'argent, la beauté, le pouvoir, NDLR] que je veux encore transmettre. L'éducation manque aujourd'hui. Et j'espère l'avoir inculqué à Oriane", assure Michèle Laroque, mère protectrice et bienveillante. Elle avouera également protéger sa fille d'un rapport au temps et au virtuel. "Entre les portables, Internet... tout est accéléré. C'est dommage, on vit moins les choses intensément, on est plus dans le virtuel que le réel dans les rapports humains... Et c'est aussi d'une cruauté insensée, notamment pour la jeunesse", assure-t-elle. Pour autant, ces principes inculqués, elle laisse sa fille libre. À Oriane d'en faire bon usage.
De son côté, Michèle Laroque savoure celle qu'elle est aujourd'hui, physiquement parlant. "À 53 ans, j'ai toutes mes forces, avoue-t-elle, radieuse. Je ne ressens pas physiquement le temps qui a passé. J'ai la même force qu'à mes 20 ans. J'ai beaucoup de chance. Maintenant, je me mets plus de limites qu'avant. Par le passé, j'étais en tête de proue, je fonçais. Aujourd'hui, l'âge et le temps m'ont apporté plus de connaissance, de sérénité, je sais ce que je veux faire, et je gaspille moins d'énergie." Après avoir déjà pointé du doigt les effets désastreux de Photoshop par le passé, Michèle Laroque rempile encore une fois : "Une ride sur un visage, c'est tellement magnifique. La chirurgie esthétique, on le fait lorsqu'on a un problème médical, un vrai complexe. (...) Avec Photoshop, il y a plein de gens que je ne reconnais pas. Lorsqu'on apparaît ensuite dans la rue ou à la télé, on n'est plus les mêmes, c'est déroutant pour les gens !"
Christopher Ramoné