Déjouant les pronostics qui l'auraient bien vu n'accéder à cet honneur qu'une fois mort, Mike Tyson a rejoint dimanche de son vivant le panthéon américain de la boxe, l'International Boxing Hall of Fame de Canastota (Etat de New York). Tout sourires et larmes d'émotion, sa fille Milan sur ses genoux, celui qui fut autrefois "l'homme le plus mauvais de la planète", en réalité bien repenti dans sa vie personnelle accidentée et bien sympa à l'écran dans Very Bad Trip 2, continue d'entériner sa rédemption.
Ce 12 juin 2011, il a vécu ce grand moment, consacrant son parcours exceptionnel, bientôt 25 ans après être devenu le plus jeune champion du monde de l'histoire (en novembre 1986, à 20 ans et quatre mois, aux dépens de Trevor Berbick dès le second round), aux côtés de deux autres légendes de la discipline, également citées dans la promo 2011 du Hall of Fame de la boxe : le Mexicain Julio Cesar Chavez, une autre terreur notoire des rings, et... Sylvester Stallone, un des plus mythiques boxeurs du grand écran avec son personnage de Rocky (Robert 'Raging Bull' de Niro et Hilary 'Million Dollar Baby' Swank en passeront-ils un jour par là eux aussi ?).
Gage de la phénoménale popularité d'Iron Mike, les fans étaient présents par milliers pour assister à ce nouveau sacre, qui a bouleversé un Tyson beaucoup plus vulnérable que par le passé. Le combattant qui triompha à 44 reprises par K.O. dans sa carrière (50 victoires, 6 défaites) a peiné à finir certaines de ses phrases, sous le coup de l'émotion, tenant notamment à rendre un hommage vibrant et touchant à Cus d'Amato, l'entraîneur responsable de son émergence : "Tout cela a commencé quand j'ai rencontré Cus, et Bobby Stewart (un assistant social et un fan de boxe qui a présenté Tyson à d'Amato, ndlr). J'étais en établissement d'éducation surveillée parce que je volais les gens", a-t-il déclaré, en repensant à celui qui fut non seulement son mentor, mais aussi un véritable père de substitution (le père biologique de Tyson avait abandonné sa famille lorsque le garçonnet avait 2 ans) et un tuteur légal à la mort de sa mère (Tyson avait alors 16 ans). Deux minutes de discours et Iron Mike se confondait en excuses devant près de 7 000 adeptes : "Désolé les gars, je ne trouve plus les mots..." Sain, drôle, papa pour la huitième fois cette année et reconnu par ses pairs, Tyson a tout pour laisser ses années noires derrière lui.
Sylvester Stallone, lui, a fait rire tout le monde en ponctuant son discours par une citation très à propos : "Yo, Adrienne, j'ai réussi !"