On leur promettait l'enfer à Belgrade, et, pour l'un d'entre eux, ça l'a effectivement été. Dans la capitale serbe, l'équipe de France de tennis emmenée en Coupe Davis par le capitaine Guy Forget a l'opportunité, ce week-end, de remporter la dixième Coupe Davis de son histoire, mais aussi la première... en neuf ans. Depuis le dernier sacre en date, en 2001 sur le gazon de Melbourne, et la finale perdue l'année suivante à domicile, sur la terre battue parisienne, face à la Russie, les Bleus ont, au mieux, dû se contenter d'accessits.
Sous les yeux de quelques têtes connues, comme le Russe Marat Safin, mais aussi d'Amélie Mauresmo, jeune retraitée qui semble réussir sa reconversion et apporte sourire et expérience au groupe composé de Gaël Monfils, Gilles Simon, Michaël Llodra, Arnaud Clément et Richard Gasquet, les hostilités ont débuté vendredi. Et, le soir venu, le suspense est monté d'un cran : France et Serbie en sont à un partout ; trois matches restent pour les départager.
La journée avait bien commencé, avec un Gaël Monfils qui, sur la lancée de sa bonne forme constatée à Bercy, et probablement sous l'oeil de ses parents (mais pas de son frère, c'est certain), ne s'est pas donné l'occasion de douter. Face à un Tipsarevic en-deça de son niveau et maladroit, mais surtout dans le tumulte et la bronca d'un public acquis à la cause des locaux, le Français, numéro douze mondial, est allé chercher le premier point tricolore en à peine plus de deux heures : 6-1, 7-6, 6-0. Avec, en prime, l'exubérance qu'on lui connaît : des acrobaties, des cris guerriers, des sauvetages héroïques. Du panache !
La suite fut moins glorieuse. Hélas, on craignait qu'elle ressemble à cela : dans le deuxième simple, le n°1 serbe Novak Djokovic n'a fait qu'une bouchée d'un Gilles Simon qui avait été préféré par Forget à Llodra - pourtant éblouissant tombeur de Nole à Bercy. Une leçon de tennis (6-3, 6-1, 7-5 en 2h18') de la part du numéro trois mondial, qui aura seulement dérapé au moment de conclure, manquant des balles de match dans le troisième set et concédant dans la foulée son service. Une faille dont on espère qu'elle se reproduira face à Gaël Monfils : le choc des numéros un respectifs sera au menu de dimanche, à 13 heures. D'ici-là, on aura suivi, samedi, la passe d'armes de deux paires très émérites sur le circuit de double : Llodra-Clément face à Zimonjic-Troicki.