Nommée trois fois aux Oscars sans jamais remporter une statuette, ancienne vedette hollywoodienne au lendemain de l'âge d'or d'Hollywood, Eleanor Parker s'est éteinte à 91 ans, lundi 9 décembre. Une mort provoquée par des complications liées à une pneumonie, comme l'a indiqué le grand ami de la famille, Richard Gale. L'actrice "s'en est allée tranquillement, aux côtés de ses enfants", dans un petit hôpital près de son domicile à Palm Springs.
Connue pour ses cheveux roux à tendance blond vénitien, Eleanor Parker émerge à la fin des années 40, alors que l'âge d'or hollywoodien vit ses dernières grandes heures. Célébrée pour sa riche filmographie, elle est de ces actrices qui ont su s'émanciper et sortir des sentiers battus alors que la concurrence était féroce, dictée par des studios peu enclins à offrir à leurs actrices une exposition aussi importante qu'aux hommes. La carrière de la star de l'époque Bette Davis s'effondre, alors que Rita Hayworth ou Maureen O'Hara et Eleanor Parker font partie de cette nouvelle génération d'actrices appelées à devenir, l'histoire nous le dira, des icônes du cinéma hollywoodien.
Eleanor Parker débute donc pendant la Seconde Guerre mondiale avec Mission à Moscou, mais c'est à l'aube des années 1950 et d'une société de consommation de masse que la belle actrice originaire de l'Ohio perce avec Femmes en cage de John Cromwell, qui lui vaut un prix d'interprétation à Venise et la première de ses trois nominations à l'Oscar. L'année suivante, en 1951, elle convoite une deuxième nomination avec Histoire de détective, mais échoue à nouveau.
Éternel second rôle à l'écran, elle joue à la perfection les seconds couteaux, que ce soit face à Kirk Douglas (Histoire de détective), Janet Leigh (Scaramouche), Charlton Heston (Quand la marabunta gronde) ou encore Robert Mitchum (Celui par qui le scandale arriva) et le film culte La Mélodie du bonheur, où face à Julie Andrews, elle campe la baronne Elsa Schraeder. Elle marchera également dans les pas des plus grandes, sans embrasser le même statut : Bette Davis dans Of Human Bondage en 1946 Katharine Hepburn dans Guess Who's Coming to Dinner (1975) ou bien sur scène avec Lauren Bacall dans le musical Applause.
Entre la télévision (quelques apparitions dans des séries nationales ou même internationales comme L'Île fantastique) et le cinéma où elle mènera une belle carrière pendant plus de vingt ans, Eleanor Parker marque le paysage de l'époque, même si aujourd'hui, le grand public l'a quelque peu oubliée. Aux États-Unis en revanche, où ce genre de vedettes hollywoodiennes restent ancrées dans l'histoire, on pleure la mort de cette comédienne qui avait arrêté définitivement sa carrière il y a un peu plus de vingt ans, par la petite lucarne. Côté vie privée, elle compte quatre mariages à son actif : Fred Losee de 1943 à 1944 ; Bert E. Friedlob de 1946 à 1953 (avec qui elle a eu trois enfants) ; le portraitiste Paul Clemens de 1954 à 1965 (un quatrième enfant en sera issu) et finalement Raymond Hirsch qu'elle épouse en 1966, dont elle devient la veuve en 2001.