Placé en détention depuis sa mise en examen pour "escroquerie en bande organisée" le 18 octobre dernier, le petit-fils de l'auteur Gérard de Villiers reste derrière les barreaux, malgré la mort récente de son grand-père.
Accusé d'avoir monté une escroquerie à la Madoff, Marc-Antoine Adam de Villiers avait déposé une demande de remise en liberté qui a été rejetée ce mardi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon. "Les bras m'en tombent, c'est une décision inexplicable", a confié à l'AFP l'avocat du jeune trader, génie de la finance qui se dit innocent, et ce "en dépit des derniers éléments".
Et pour cause. Le grand-père de Marc-Antoine Adam de Villiers est décédé le 31 octobre dernier à l'âge de 83 ans. Les obsèques de Gérard de Villiers, le mythique auteur des SAS, doivent se tenir le 7 novembre prochain et pourraient donc avoir lieu sans le petit-fils. Une absence qui pourrait se remarquer, tout comme celle de la femme de l'auteur, Christine de Villiers, qui a annoncé son intention de boycotter la cérémonie.
"La famille est désespérée, a ajouté l'avocat. D'autant plus qu'il y a les obsèques de Gérard de Villiers." Lors de l'audience, qui se tenait, ironie de l'histoire, le 31 octobre dernier, l'avocate générale avait pourtant "donné acte que M. de Villiers n'avait pas la main sur les comptes, donc sur les fonds", tout en reconnaissant "qu'il avait des garanties de représentation". Cependant, elle avait demandé son maintien en détention, "tant qu'il n'y aura pas eu de confrontations entre les autres protagonistes de l'affaire".
Le détenu pourra-t-il assister à l'enterrement de son grand-père ? Il pourrait demander une éventuelle extraction, indique Me Jean Tamalet qui précise : "C'est à lui de décider car venir sous escorte n'est pas la meilleure façon de dire adieu à quelqu'un."
Mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", au côté de trois autres prévenus, le jeune trader est soupçonné d'avoir monté une combine ayant fait près de 600 victimes pour un préjudice global évalué à 35 millions d'euros. Selon son avocat, en 2011, Marc-Antoine Adam de Villiers s'était vu confier la mission de monter une équipe de traders par un homme d'affaires impressionné par ses états de service et "président d'un grand groupe financier" pour sa société Exelyum. Pour séduire ses clients, il proposait des placements aux revenus mensuels garantis de 3%, un taux exceptionnel.