Le 28 juillet marque le triste anniversaire de la mort de Gisèle Halimi. Il y a deux ans, en 2020, celle qui s'est battue pour que les conditions de la femme avancent en France a disparu, s'éteignant "dans la sérénité, à Paris", comme annoncé par l'un de ses trois fils, Emmanuel Faux, à l'AFP. Avec ses trois garçons, un autre comptait beaucoup dans la vie de cette femme : Nicolas Bedos. Le comédien a en effet plus d'une fois rendu hommage à sa "marraine adorée".
Leur lien était très fort. "Ma marraine adorée, quelle vie que la tienne ! Les femmes te doivent tant ! La société te doit beaucoup et moi je te dois trop. Nos mercredis m'ont tout appris, j'ai eu tellement de chance. Cette année vient du diable, je la hais comme je t'aime. On va te relire avec respect. Le paradis affiche complet", avait écrit le réalisateur de 43 ans à son sujet, sur Instagram. La mort de sa marraine a eu lieu seulement quelque temps après la disparition du père de Nicolas Bedos – Guy Bedos s'est éteint le 28 mai 2020 à l'âge de 85 ans.
Issue d'une famille modeste, Gisèle Halimi est née le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie. Cette avocate engagée s'est notamment fait connaître lors du procès emblématique de Bobigny, en 1972, où elle a défendu une mineure jugée pour avoir avorté à la suite d'un viol. Elle avait obtenu la relaxe de la jeune fille et parvenu à mobiliser l'opinion, ouvrant la voie à la dépénalisation de l'avortement, début 1975, avec la loi Veil. Nicolas Bedos n'a pas seulement souligné ses combats mais aussi leur lien si puissant.
Il s'était d'ailleurs souvenu de leur dernier Noël ensemble, en partageant une photo intime de cet évènement si précieux. Sur le beau cliché, Guy Bedos apparaissait déjà affaibli, mais souriant, partageant une douce étreinte avec Gisèle Halimi. "Dernier Noël avec Gisèle", a fait savoir Nicolas Bedos. Il conseillait également à ses abonnés de lire Le Lait de l'oranger, "sublime récit de son enfance tunisienne et hommage à son père".
Un Noël gravé à jamais dans la mémoire du compagnon de Pauline puisqu'il a aussi été marqué par un débat avec Gisèle Halimi. "À Noël dernier, par exemple, on a eu une petite dispute, à propos de la fiction. Elle disait : 'Dans le fond, le roman ne m'intéresse plus, c'est le témoignage qui importe.' Le divertissement lui paraissait parfois obscène", partageait Nicolas Bedos dans Libération. Lui qui a toujours aimé les confrontations, comme il l'a souvent fait savoir, évoquait à quel point il allait regretter son franc-parler. "Comme papa, elle maniait avec brio la balance entre tendresse et coups de griffes", avait-il conclu.