La lettre publiée par Laeticia Hallyday résonne encore dans les esprits des plus proches et des fans de Johnny Hallyday . A 74 ans, le rocker tant adulé, légende de la musique, amoureux des guitares et de l'Amérique, s'éteignait le 5 décembre 2017 dans l'immense maison de Marnes-la-Coquette où il a vécu tant de moments avec les siens. Parmi ces proches, Laeticia, sa veuve, anéantie à l'idée d'avoir perdu son roc, sa vie, le père de ses deux filles, Jade et Joy, qui se sont occupées de lui et l'ont entouré d'amour jusqu'au bout. Elles n'étaient d'ailleurs pas seules. Dans les pages de Paris Match, Fati, la gouvernante, Jimmy, l'agent de sécurité et Karl, chauffeur, l'ont eux aussi accompagné.
Voir celui qui leur avait tant fait confiance perdre son combat contre le cancer a été bouleversant. Mais chaque témoignage est porteur d'un message : Johnny s'est battu. "Il était faible mais s'accrochait, indique Karl. J'étais même allé lui chercher une paire de béquilles et un vélo qui est toujours dans la salle de cinéma parce qu'il disait qu'il devait se remuscler pour remonter sur scène. Il n'a jamais baissé les bras et nous, on n'allait pas lui dire que tout ça ne servait à rien."
Le trio, Johnny Hallyday le considérait comme sa propre famille. Même au plus mal, l'interprète de Que je t'aime n'avait qu'un seul but : celui de leur faire plaisir. Alors quand Fati, la gouvernante, s'inquiète de ne plus le voir manger, le chanteur se force, malgré son manque d'appétit lié à la maladie. Le jour de sa mort, avant de rentrer chez elle après sa journée de travail, son ultime contact physique avec lui a un goût d'adieu : "Cette fois-là, il m'a serré la main droite très fort, explique-t-elle. Jamais il ne l'avait fait auparavant. Alors je lui ai dit 'Vous savez, vous êtes dans mon coeur.' Il a répondu 'Je sais, Fati. Je sais. A demain'." La dernière fois que Jimmy, garde du corps, voit Johnny vivant, il ne pense pas aux retrouvailles du lendemain : "Il n'a dit qu'une chose, 'Fais attention aux filles, à ma femme.' J'ai senti son regard sur moi jusqu'à ce que je disparaisse."
Les dernières heures, Karl les a passées à côté de son patron, main dans la main : "C'était ma place." Il a d'ailleurs veillé Johnny Hallyday jusqu'à son départ au funérarium : "Même après son décès, j'ai dormi là, à côté de Monsieur, la nuit du 5, puis celle du 6 et le jeudi quand je l'ai emmenée au funérarium. Je l'ai veillé le soir, je ne voulais pas le laisser, c'était alors qu'il avait le plus besoin de moi." Ne leur reste désormais que les souvenirs, indélébiles, et les objets si chers au coeur du rocker, bientôt reliques pour Johnny Hallyday : l'exposition, dont le point de départ sera la Belgique.