Après cinq mois d'un procès-fleuve éreintant, le verdict est enfin tombé : un jury populaire de la Cour supérieure de Los Angeles a rejeté, mercredi 2 octobre, la plainte pour négligence déposée par le clan Jackson à l'encontre du géant des spectacles AEG Live, dernier employeur de Michael Jackson, décédé brutalement le 25 juin 2009 d'une surdose de Propofol.
Non, le promoteur AEG Live n'est pas responsable de la mort du Roi de la pop. Voilà en substance ce qui est ressorti du procès monstre au cours duquel chaque camp a livré à l'autre une bataille sans merci, à coup parfois de détails lugubres et autres preuves sordides. Après quatre jours de délibérations, le jury de douze membres a ainsi innocenté la société de spectacles (2e sur le marché après Live Nation), réduisant à néant les espoirs de la mère de Michael Jackson, Katherine Jackson, et des enfants du chanteur disparu, Prince (16 ans), Paris (15 ans) et Blanket (11 ans) - au nom desquels la plainte avait été déposée - d'obtenir une quelconque réparation dans l'affaire de la mort tragique de la star.
Tout au long de ce procès titanesque, débuté en avril dernier, le camp Jackson s'est appliqué, par la voix de ses avocats, à montrer qu'AEG Live était directement impliqué dans le décès de Michael Jackson, reprochant à la société d'avoir embauché le Dr Conrad Murray (condamné à quatre ans de prison en 2011 pour homicide involontaire et qui doit sortir de prison le 28 octobre prochain) avec la pleine conscience de son incompétence.
AEG soulagé
Sur ce point, le jury a donné raison à la famille Jackson : AEG était bien l'employeur du Dr Murray, mais la question de l'incompétence a, quant à elle, été rejetée. "La décision du jury innocente entièrement AEG et confirme ce que nous savions depuis le début : bien que la mort de Michael Jackson ait été une tragédie, cette tragédie n'a pas été causée par AEG", a déclaré l'avocat d'AEG dans un communiqué. Le géant des spectacles n'a bien évidemment pas manqué de saluer ce verdict, tout en rendant hommage au King of Pop décédé à 50 ans à peine. "Nous avons perdu l'un des plus grands génies musicaux de la planète, a confié Randy Phillips, patron d'AEG. Mais je suis soulagé et extrêmement reconnaissant que le jury ait reconnu que ni moi ni personne d'autre chez AEG n'a joué un quelconque rôle dans la mort tragique de Michael."
Les Jackson quand même satisfaits
Cinq mois durant, les deux camps ont livré une âpre bataille mais le point final de ce procès aura été donné en quelques minutes seulement, face à une cour à moitié vide. Seul membre présent de la famille Jackson, Katherine Jackson a assisté à la lecture du verdict et a quitté les lieux, sans un mot mais souriante, rapporte l'AFP. Quelques heures plus tard, la matriarche de 83 ans a néanmoins fini par réagir, se déclarant tout de même satisfaite du verdict. "Depuis le début, nous voulions établir la vérité, aujourd'hui c'est le cas, a-t-elle déclaré d'après le site TMZ. La vérité a bien été établie : AEG a embauché le docteur Conrad Murray, l'homme qui a tué Michael, ce que la société niait depuis le début et continue toujours de nier."
Pourtant, à la suite de cette décision de la Cour supérieure de Los Angeles, c'est une somme mirobolante de dommages et intérêts qui passe sous le nez du célèbre clan : dans cet épineux dossier, les plaignants réclamaient en effet entre 900 millions et 1,6 milliard de dollars, correspondant aux bénéfices qu'aurait dû tirer Michael Jackson de sa grande tournée This Is It, avortée du fait de sa disparition soudaine. Mais les Jackson n'ont peut-être pas encore dit leur dernier mot. L'avocat de l'incontournable famille a en effet laissé entendre qu'un appel de la décision rendue hier, mercredi 2 octobre, n'était pas à exclure. "Nous ne sommes évidemment pas contents du résultat, a livré Kevin Boyle devant le tribunal. Nous allons explorer toutes les options et nous prendrons une décision ultérieurement."