Un argument important de la défense du docteur Conrad Murray vient d'être rejeté par le juge Pastor. Le procès du médecin personnel de Michael Jackson continue, il est accusé d'homicide involontaire sur son illustre patient, décédé à l'âge de 50 ans le 25 juin 2009, d'une surdose médicamenteuse.
Très clairement, la star voulait à tout prix dormir, et demandait sans cesse à son docteur de lui administrer du propofol, un puissant anesthésiant. Ce qui aurait provoqué sa mort. La défense assure que c'est le roi de la pop lui-même qui se serait auto-administré cette dose mortelle lorsque Conrad Murray avait le dos tourné, et le procureur Walgren a recueilli le témoignage de spécialistes affirmant que c'est tout bonnement impossible et farfelu. Alors que la défense de Murray avait abandonné cette thèse, après quelques jours de procès... elle y revient !
Hier mardi 25 octobre, devant la Cour Supérieure de Los Angeles, les deux parties se sont réunies en l'absence du jury, la défense déposant une requête que le juge Michael Pastor a rejetée. En effet, Ed Chernoff, l'avocat de Murray souhaitait évoquer devant le jury le contrat entre Michael Jackson et la société AEG Live, promoteur de la série de 50 concerts qu'il devait donner à Londres.
Les problèmes financiers du chanteur et ses obligations contractuelles vis-à-vis du promoteur des concerts qu'il devait donner en 2009 ne seront donc pas évoqués lors de cette audience.
"Ce que montre ce contrat, c'est que Michael Jackson était responsable de tous les coûts de production", voilà ce qu'a déclaré Ed Chernoff, sous-entendant que si le spectacle avait dû être annulé pour une raison quelconque, la star aurait été redevable de "plus de 30 millions de dollars, presque 40 millions". Il fut évoqué aussi le fait que quelques jours avant sa mort, "il y avait des discussions entre AEG, le producteur Kenny Ortega et Michael Jackson pour annuler les concerts".
Voilà pourquoi, selon la défense, Michael Jackson aurait été victime d'insomnie chronique, et voilà pourquoi il aurait essayé de dormir coûte que coûte...
Ed Chernoff, qui demandait que cette histoire soit évoquée, a expliqué : "Nous voulons montrer l'état d'esprit de Michael Jackson, pourquoi il se serait auto-administré le propofol, pourquoi il était dans une situation tellement désespérée qu'il a dû faire une telle chose."
Après que le procureur David Walgren s'est opposé à la présentation du contrat ("Ce procès n'a pas vocation à devenir un mini-procès sur les finances personnelles de Michael Jackson"), le juge Pastor a refusé : "La cour avait déjà statué que l'analyse spécifique des finances de Michael Jackson n'était pas pertinente. Ma position n'a pas changé. Ce procès n'est pas une affaire de différend contractuel, c'est une affaire d'homicide. Nous n'allons pas entrer dans des histoires de comptabilité et autres questions qui nous éloignent de l'affaire."
Rappelons que Conrad Murray risque jusqu'à quatre ans de prison.
Par ailleurs, ajoutons que Michael Jackson avait prévu de faire inscrire son dernier spectacle au livre Guinness des Records, au soir de la 50e date. C'est ce qu'a affirmé mardi Randy Phillips, le patron d'AEG Live, promoteur des 50 concerts.
Tout d'abord, il était prévu que le roi de la pop donne 31 concerts, avant que le chiffre soit gonflé à 50 représentations. "Michael Jackson a accepté à deux conditions : la première était de faire venir le livre Guinness des records le soir de la 50e date, la seconde était de disposer pendant la série de concerts d'un domaine, en dehors de Londres, avec des ruisseaux et des chevaux, pour le bien-être de ses enfants et pour ne pas être enfermé dans une chambre d'hôtel. C'était un père phénoménal."
Randy Phillips a également abordé deux rencontres avec Michael Jackson, en présence du docteur Murray, en juin 2009. Lors de la première, il avait trouvé que le chanteur était étonnamment "peu concentré et distrait". "Quand je suis sorti, j'ai demandé à son assistant Michael Amir si Michael allait bien et il m'a dit 'Oui, mais il revient tout juste de chez le Dr Klein'", a-t-il déclaré. Michael Amir, qui a témoigné au début du procès, avait affirmé que les mois précédant sa mort, Michael Jackson se rendait très souvent chez le Dr Arnold Klein, dermatologue à Beverly Hills, et qu'il en ressortait groggy et "parlant très lentement".
Puis Phillips a évoqué la réunion du 20 juin, donc seulement 5 jours avant la mort de la star, durant laquelle Kenny Ortega avait manifesté ses inquiétudes quant à l'implication du chanteur et à d'éventuels problèmes de santé. "Michael a expliqué qu'il avait travaillé les chorégraphies chez lui. Il a dit à Kenny : 'Tu construis la maison, moi je mettrai la porte et je ferai les peintures'. Kenny a dit : 'Formidable. C'est tout ce que je voulais entendre'", a déclaré le patron d'AEG Live.
Voilà comment continue la semaine consacrée aux témoins de la défense...