Alors que les candidats à l'élection présidentielle américaine n'hésitent plus à mettre leurs moitiés du sexe féminin en avant, à l'image de Mitt Romney ou de Barack Obama, dont l'épouse Michelle a porté le statut de First Lady à un nouveau niveau, il est d'autres pays où ces dames ont déjà pris le pouvoir...
Ainsi, au Pérou, Nadine Heredia est considérée comme une des personnalités incontournables, voire l'éminence grise de son mari, le président Ollanta Humala. Un sondage réalisé auprès des élites politiques et économiques paru dans la très sérieuse revue économique Peru Economico place la première dame à la seconde place des personnalités les plus puissantes du pays...
Selon l'AFP, qui cite le sondage, la jeune et charismatique première dame "a réussi à concentrer un énorme pouvoir autour du président Humala et à devenir l'unique intermédiaire du président dans l'exercice de ses responsabilités". Un autre sondage réalisé par l'institut Datum donne un résultat encore plus surprenant, puisque 36% des personnes interrogées considèrent la jeune femme de 36 ans comme celle qui dirige effectivement le pays, 35% estiment que le président de 50 ans tient les rênes du pays, alors qu'ils sont 26% à penser qu'ils dirigent ensemble le Pérou.
Ancienne militante de la gauche universitaire, Nadine Heredia a décidé qu'elle ne serait pas une simple "femme de". Depuis l'élection de l'homme avec qui elle avait fondé le parti politique qui les a conduits au pouvoir, elle parcourt les régions les plus reculées et les plus perdues du pays, participant à de nombreuses manifestations officielles, utilisant Twitter aussi souvent que possible. La souriante Nadine Heredia fait l'unanimité auprès de son peuple. "[Elle] bénéficie d'un soutien indiscutable des Péruviens", prévient Ollanta Humala.
A l'image d'une Michelle Obama aux Etats-Unis, Nadine Heredia "veut travailler sur des questions comme la malnutrition enfantine et la défense des populations vulnérables", a ainsi indiqué son mari, ajoutant "regretter que certains secteurs de la classe politique aient des opinions 'machistes' et qui veulent voir la femme reléguée à des tâches domestiques".
Mais alors que certains lui prédisent un avenir à la Cristina Kirchner, qui avait succédé à son mari Nestor en Argentine, sa position lui vaut tout de même quelques inimitiés. "Quand les gens ont l'impression que, pour que les choses avancent, il vaut mieux parler à la première dame qu'au premier ministre parce qu'il n'a pas autant de pouvoir, quelque chose ne va pas", analyse Augusto Alvarez, analyse et éditorialiste.
Si elle déclarait récemment dans une interview être "comme épouse (...) au côté du président" et le soutenir, elle précisait qu'en tant que première dame, elle se tenait "plusieurs pas derrière lui". Des mots qui n'ont semble-t-il pas convaincu son beau-père, le très controversé Isaac Humala, pour qui "Nadine est ivre de pouvoir".
Critiquée, caricaturée et brocardée, Nadine Heredia réfute pourtant vouloir briguer un jour le siège suprême, la loi interdisant de toutes les manières à une femme de devenir présidente du Pérou. Mère attentionnée de trois enfants, diplômée en sociologie et communication, la première dame fascine autant qu'elle suscite des interrogations.
Ce lundi 24 septembre, elle était à New York, répondant à l'invitation d'Hillary Clinton, secrétaire d'État, pour lancer une initiative visant à promouvoir l'accès des femmes au travail, "Equal Future Partnership", au côté d'autres femmes comme Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, ou encore Rania de Jordanie, présente sur invitation de Bill Clinton.
Une femme de l'ombre qui pourrait bientôt surgir en pleine lumière...