Même cause, mêmes effets : le fiasco tricolore au Mondial sud-africain, à l'été 2010, se décline désormais devant les tribunaux. Raymond Domenech, limogé, a assigné la Fédération Française de Football aux prud'hommes et réclame près de 3 millions d'euros pour licenciement abusif ; Nicolas Anelka, lui, est en guerre contre le journal L'Equipe.
Selon une information d'Infosport+, répercutée par nos confrères de Pure Médias, l'avant-centre des Blues de Chelsea, qui avait annoncé de longue date son intention d'attaquer le quotidien sportif en justice, réclamerait 150 000 euros de dommages et intérêts assortis d'une publication judiciaire en première page en réparation de la fameuse une du 13 juin, détonateur du scandale de Knysna.
Dans un long entretien accordé au quotidien France-Soir en 2010, Nicolas Anelka, admettant "avoir marmonné dans son coin", démentait avec la dernière vigueur avoir tenu les propos que lui a prêtés L'Equipe à l'endroit du sélectionneur Raymond Domenech, dans le vestiaire, à la mi-temps du match France-Mexique. Et annonçait sa ferme intention de se pourvoir en justice, lui qui a, tout comme les Bleus, laissé des plumes en matière de contrats publicitaires dans cet épisode.
Vendredi 20 mai 2011 doit avoir lieu une audience, faisant suite à l'audience de fixation du 8 octobre dernier, décidée par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris et consacrée aux explications du journal L'Equipe sur sa une et son reportage. Le quotidien avait annoncé qu'il présenterait une dizaine de témoins corroborant sa version des faits. Nicolas Anelka aussi est prêt à citer des témoins de moralité, bien connus du grand public : Thierry Henry, Eric Abidal et Patrice Evra (capitaine frondeur au moment des faits).
Il y a quelques mois, L'Equipe avait soutenu le travail de ses deux journalistes sur l'affaire Anelka, une enquête qu'ils livraient en détails dans un ouvrage, Histoire d'un scoop : "Les deux grands reporters de L'Equipe racontent leur enquête, de la rumeur du clash entre l'attaquant de Chelsea et le sélectionneur, jusqu'à la rédaction du papier et la décision de titrer avec l'accroche désormais célèbre : "Va te faire enculer, sale fils de pute !" Leur livre, indépendamment des détails qu'il livre sur l'ambiance dans et autour de l'équipe de France, témoigne aussi du travail de la presse et des impératifs de vérification des faits. "Histoire d'un scoop" révèle notamment que la scène du vestiaire a été racontée aux deux journalistes dans la journée du lendemain par trois témoins différents, tous proches des joueurs, puis confirmée par un puis deux témoins directs de la prise de bec. La rumeur est devenue une véritable info, les journalistes peuvent donc passer à la rédaction de leur article."