Il n'est pas du genre à se plier aux règles de la bienséance. Nicolas Bedos, véritable insoumis du cinéma français, signe la préface d'un nouvel ouvrage, qui sort le 9 novembre 2020, au titre sans équivoque : Incorrect - "Parce que l'irrévérence est trop précieuse pour être laissée aux imbéciles" -, aux éditions du Cherche-Midi. Un recueil collectif fleurant bon la liberté d'esprit et l'insolence... qui n'est pas sans rappeler les récents écrits personnels du réalisateur sur les réseaux sociaux, notamment depuis le début de cette satanée crise sanitaire.
Je l'ai écrit dans la colère
Nicolas Bedos "va mal". C'est ce qu'il a affirmé, face à la situation désastreuse de la culture française, sur le plateau de l'émission Quotidien le 26 octobre 2020 sur TMC. Et forcément, la polémique anti-masque dans laquelle il s'est retrouvé plongé du jour au lendemain n'y est pas pour rien. "C'est un texte excessif et irresponsable et je l'ai écrit dans la colère, a-t-il rappelé à Yann Barthès. Mais ça pose la question de la responsabilité d'un artiste. Est-ce qu'un artiste a vocation de tenir des propos responsables ? Moi, je ne crois pas. Quand j'achète un roman de Houellebecq, d'Henry Miller ou de Virginie Despentes, je n'achète pas un guide de conduite. Sinon j'achète un bouquin de Marc Levy, ou je ne sais quoi."
C'est un cri du coeur
Son pamphlet, partagé en masse sur les réseaux sociaux, a été rédigé dans des conditions très spéciales. Quand Nicolas Bedos a sommé les citoyens français de "vivre quitte à en mourir", il sortait à peine d'une messe hommage rendu à son parrain, l'homme de lettres Jean-Loup Dabadie. Et il n'avait pas pu profiter de lui pendant ses dernières heures, ni même s'approcher de lui. Une souffrance qui l'a à nouveau frappé quand son père, Guy Bedos, est mort le 28 mai. "Mais quand je sors dans la rue, il y a des gens qui ont compris parce qu'ils suivent mon compte Instagram, a rappelé le comédien de 41 ans. Ils savent dans quelle période de ma vie je me trouve, ils savent que je n'ai pas pu accompagner mes proches, que mon père est en partie parti à cause du confinement et de sa solitude imposée. Ils savent que c'est un cri du coeur." Il faudra peut-être remettre un masque, cela dit, pour pouvoir continuer à en pousser...