Demain mardi 30 octobre, l'équipe de France de handball se retrouvera pour la première fois depuis la victoire historique en finale des Jeux olympiques de Londres. Mais plus que les retrouvailles, c'est bien l'histoire des paris suspects et le match supposé truqué entre Montpellier et Cesson-Sévigné qui fera l'objet de toute l'attention médiatique. Avec, au coeur de l'histoire, Nikola Karabatic.
Un Nikola Karabatic qui a vu son contrôle judiciaire levé et qui pourrait être invité à ce rassemblement dont il avait été écarté. Et ainsi retrouver son coéquipier montpelliérain William Accambray, alors qu'ils ne se sont pas vus depuis l'interpellation des mis en cause à l'issue du match entre le PSG et Montpellier le 30 septembre dernier. "J'ai su par des amis communs qui sont allés chez eux qu'ils ont passé de sales moments", confie ainsi le jeune joueur, champion olympique et du monde avec les Bleus.
S'il ne veut pas porter de jugement sur le fond de l'histoire, il n'hésite pas à critiquer à demi-mots ses partenaires de club impliqué dans l'affaire, se posant en victime salvatrice du club de l'Hérault. "Je n'ai une confiance aveugle en personne. Cette histoire me fait du tort à moi aussi. Je galère à porter l'équipe à bout de bras. A l'issue de l'affaire, il faudra s'expliquer. Pour l'heure, je suis incapable d'avoir une opinion tranchée. Donc Niko reste mon pote, je le soutiens", explique-t-il dans les colonnes du JDD, où l'on sent poindre une certaine frustration de ne pas bénéficier d'une reconnaissance etd'un traitementégaux à celle de la star du hand tricolore.
S'il dit soutenir son pote Nikola Karabatic, il avoue pourtant avoir "de la rancoeur à l'égard de ceux qui ont parié sur ce match". Tout en précisant qu'ils restent "ses copains" : "Ils ont fait une connerie sans penser aux conséquences, pour eux comme pour le club puisque cette histoire nous met en difficulté. J'essaie de dédramatiser en me disant que n'importe qui peut faire une bêtise."
William Accambray revient également sur le traitement médiatique de l'histoire, et notamment sur le sort réservé aux frères Karabatic : "Il y a eu de l'acharnement contre Niko et Luka. Mais je suis convaincu que l'on ne parlerait plus de cette histoire si un nom connu, Karabatic, n'y était pas mêlé. Il y a eu un lynchage médiatique. Heureusement, ça commence à se calmer." Si bien que le contrôle judiciaire levé, les joueurs de Montpellier peuvent en théorie reprendre l'entraînement et jouer en match officiel. "Il suffira d'une discussion pour aplanir la situation, ajoute-t-il dans le JDD. Personne ne fera la gueule. Je n'imagine pas qu'un joueur refuse de passer le ballon à un autre concerné par l'affaire."
Quoi qu'il en soit, l'image du handball tricolore n'en ressortira pas indemne, alors que ce sport était souvent présenté comme l'antithèse du foot et ses dérives. "L'affaire risque de pénaliser notre sport, poursuit William Accambray. Les médias ont trouvé un os à ronger dans une discipline sans histoire jusque-là. Tout le pays en a parlé. C'est disproportionné."
Et l'histoire ne risque pas de se terminer de sitôt avec le rassemblement des Bleus et la probable venue de Nikola Karabatic. De quoi donner à William Accambray l'occasion de s'exprimer une nouvelle fois. Et d'exprimer toute sa frustration...