Le 3 juillet dernier, Nikos Aliagas a discouru devant plus de 22 000 personnes à Athènes - devant le stade des Jeux Olympiques de 1896 - afin de prendre position en faveur du "oui" au référendum convoqué le 5 juillet par le Premier ministre Alexis Tsipras sur le nouveau plan d'aide proposé par les créanciers internationaux.
Connu pour être le célèbre animateur de TF1, de la Star Academy à The Voice en passant par 50 min inside, Nikos Aliagas prend rarement position sur des sujets politiques. Mais, comme il l'explique au magazine M/ Le Monde, c'est pour sa fille Agathe (3 ans) que le présentateur a souhaité faire entendre sa voix et partager ses convictions. Au journal, Nikos Aliagas explique : "J'ai pensé à ma fille qui a 3 ans. Je ne voulais pas que, dans quelques années, elle me demande pourquoi je n'avais rien dit quand la Grèce était en danger. Comme mes parents et mes grands-parents l'ont fait pour moi, je veux transmettre des valeurs à ma fille, je l'ai écrit dans un livre, pour elle [Ce que j'aimerais te dire (Ed. Nil, 2014), NDLR]". Ajoutant ensuite : "J'ai parlé parce que je suis grec, je suis français, je suis européen. Il est pour moi inconcevable que la Grèce s'éloigne de l'Europe."
Comme l'a relevé Europe 1, à la tribune, l'animateur a donc tenté de faire réagir les esprits en scandant : "Le oui va donner un meilleur avenir à nos enfants (...) Je retourne à ma patrie blessée, désunie. Ils nous présentent comme des mendiants, ils nous critiquent. Ils veulent de nous en Europe, et nous, voulons-nous rester en Europe ?", s'est-il interrogé. Avant d'ajouter : "Nos différences, ce ne sont pas seulement l'Europe et les chiffres, mais à un moment donné, nous devons aussi avoir la force de reconnaître que nous sommes complètement perdus."
L'homme de télévision, dont le père est arrivé en France à l'âge de 25 ans "avec une valise, un manteau et un métier : tailleur", a toujours été très attaché à la Grèce. Et ce, même si Nikos Aliagas a choisi de prendre la nationalité française à l'âge de 18 ans. Celui qui en 1999 présentait le journal de 20 heures dans son pays d'origine s'est donc adressé au peuple grec avec légitimité le 3 juillet dernier. "Je ne parle pas comme un Grec de l'étranger, mais comme un enfant d'immigrés qui aime le pays de ses parents", a d'ailleurs déclaré le journaliste-photographe face à la foule.
Le 6 juillet, c'est donc avec déception que Nikos Aliagas a découvert que le "non" avait gagné avec 61% des voix. Victorieux, le Premier ministre Alexis Tsipras a assuré que les représentants d'Athènes voyaient ainsi leur "pouvoir de négociation renforcé" et a depuis dit oui à l'Europe sur la base de nouveaux accords. Pour sûr, Nikos Aliagas continuera de suivre de près l'évolution de ce pays qu'il n'a jamais cessé d'aimer.