Bloqué en Grèce en raison de l'éruption volcanique qui a entraîné des perturbations sans précédent dans le trafic aérien, Nikos Aliagas aura eu le loisir de (re)visiter à l'envi le Musée de l'Acropole d'Athènes flambant neuf, dont il n'est pas peu fier en dépit des critiques qu'il suscite du fait de son architecture ultra-moderne - laquelle contraste avec le quartier néo-classique qui l'entoure et est soupçonnée de parfois voler la vedette aux objets qu'elle expose.
La conception de ce nouveau bâtiment du musée ouvert initialement en 1878 avait été voulue dès 1976, mais ce n'est qu'en 2003 que le chantier (130 millions d'euros, 16 000 m² de marbre et 4 390 m² de plaques de verre) a été mis en branle : l'inauguration du nouveau musée, situé sur pilotis au coeur d'un site archéologique récemment dévoilé et doté de 25 000 m² de surface permettant l'exposition de nombreux artefacts anciennement relégués en réserve faute de place, a eu lieu le 20 juin 2009.
Mais récemment, Nikos Aliagas, animateur vedette des grands rendez-vous de TF1 et des matinales survoltées de NRJ qu'on sait également féru d'art et d'histoire (le château de Versailles a notamment ses faveurs), a investi les lieux pour... déclarer la guerre aux Anglais et au British Museum !
Nikos, figure influente et populaire en son pays d'origine (où il représente un fameux spiritueux, le Metaxa), s'élève en effet contre le pillage des trésors archéologiques grecs dans une vidéo (à découvrir ci-dessus) servant à promouvoir la campagne Bring them back, qui entend, par le biais d'une pétition online, obtenir la rétrocession par le musée britannique de certains objets à la Grèce, désormais dotée d'un espace digne de les accueillir.
De fait, l'introduction de la vidéo consiste en un fac-simile de breaking news indiquant que... l'horloge de Big Ben a été dérobée ! La logique est limpide : comment réagiraient les Britanniques face à un tel sacrilège ?
En réalité, ce ne sont pas les centaines de pièces en possession du British Museum que Bring them back réclame, mais spécifiquement des éléments du Parthénon scindés et emportés il y a 200 ans par un ambassadeur britannique, Lord Elgin. Cela fait bien longtemps que la Grèce demande le retour des marbres de la frise, des frontons et métopes du temple d'Athéna que l'ambassadeur britannique à Constantinople envoya à Londres evrs 1802 et que le British Museum acquis en 1816. D'où le nom d'Elginiadis pour l'amusant personnage qui se targue dans cette campagne d'avoir volé Big Ben pour la protéger de la pollution londonienne !
Nikos, associée à la journaliste Elena Katristi, insiste sur la valeur de ce patrimoine archéologique et émotionnel, ainsi que sur l'opportunité, deux siècles après, de "réunifier" le majestueux monument de l'acropole. Les Grecs ne sont d'ailleurs pas les seuls concernés par ce différend archéologico-politique, et la pétition initiée par http://www.bringthemback.org/ est ouverte à toutes les signatures.
G.J.