L'écrivain et éditeur Jean-Marc Roberts est mort lundi 25 mars. À peine âgé de 58 ans, il a été emporté par un cancer. Dans un communiqué, François Hollande est parvenu en quelques lignes à résumer Jean-Marc Roberts, "un écrivain précoce qui marqua le monde littéraire en obtenant le prix Fénéon à l'âge de 19 ans, puis le prix Renaudot à 25 ans. [...] Il était devenu un éditeur audacieux et avait découvert de nombreux talents. Jean-Marc Roberts était aussi un passionné de cinéma. Dans son dernier livre, Deux vies valent mieux qu'une, Jean-Marc Roberts avait évoqué avec pudeur et humour la maladie qui vient de l'emporter. Sa vie fut pleine de vies."
Ce vendredi 29 mars au matin, Jean-Marc Roberts a été inhumé au cimetière Montmartre où sa compagne Anna, ses enfants et ses proches étaient réunis pour lui rendre hommage. Si le président était absent, il n'a pas manqué d'envoyer une couronne de fleurs. Sa compagne, Valérie Trierweiler, était sur place. Sur Twitter, elle avait adressé ses quelques mots à l'entourage de Jean-Marc Roberts : "Mes pensées vont à Anna et aux enfants. Et à tous ceux qui aimaient Jean-Marc Roberts."
Parmi les talents découverts par Jean-Marc Roberts, il y a un a qui a également tapé dans l'oeil de François Hollande : c'est celui d'Aurélie Filippetti. Patron des éditions Stock, Roberts avait publié en 2003 un premier roman, reçu par la Poste, intitulé Les Derniers Jours de la classe ouvrière. C'était le roman de la future ministre qui a déploré la perte de "son éditeur" et d'un "ami". "S'il était un éditeur remarquable, fidèle, attentif, généreux, toujours si disponible, c'est parce qu'il était lui-même un très grand écrivain", a souligné la ministre de la Culture. Elle était présente ce matin, au bras de son compagnon Frédéric de Saint-Sernin.
Au cimetière, son ami d'enfance, Didier Barbelivien, a chanté Il jouait du piano debout de Michel Berger. Sur le JDD.fr, il lui rend un vibrant hommage : "Tout ça, c'est de la blague, bien sûr que Jean-Marc Roberts n'est pas mort. Il ne manquerait plus que ça."
Jean-Marc Roberts aimait le cinéma, écrit le président, et le cinéma l'aimait aussi : le célèbre agent Dominique Besnehard, ainsi que les acteurs Jean Rochefort, Édouard Baer, Pascal Greggory et Michel Piccoli, les actrices Sandrine Bonnaire et Elsa Zylberstein, la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson était tous réunis aux obsèques.
En 1985, Jean-Marc Roberts est invité sur le plateau d'Apostrophes, émission culte de Bernard Pivot qui assistait ce matin aux obsèques. Sur Twitter, le Lyonnais a publié des mots très touchants pour le défunt : "C'était l'un des hommes les plus délicieux que je connaisse : l'écrivain et éditeur Jean-Marc Roberts nous a quittés. Chagrin, vrai chagrin."
Parmi les personnalités présentes comme Amanda Sthers, Martin Hirsch ou les écrivains Patrick Rambaud et Frédéric Beigbeder, notons la présence du controversé François-Marie Banier. En pleine affaire Bettencourt, pour laquelle Banier est mis en examen, Jean-Marc Roberts avait publié un texte, intitulé François-Marie, dans lequel il racontait leurs frasques de jeunesse avant qu'ils ne se perdent de vue.
Jean-Marc Roberts a écrit une vingtaine de romans. En tant qu'éditeur, il a publié Colombe Schnek, Sofi Oksanen, Christine Angot et l'explosif Belle et Bête de Marcela Iacub... On comprend pourquoi le président a employé l'expression "éditeur audacieux".
Guy Bedos a fait envoyer des fleurs, comme l'éditeur Francis Esménard (Albin Michel) ou l'agence de talents Artmedia.