Écrivain et éditeur, Jean-Marc Roberts est mort des suites d'un cancer lundi 25 mars. Le quotidien Libération a appris la triste nouvelle auprès des éditions Stock que Jean-Marc Roberts dirigeait. Son dernier coup d'éclat est d'avoir publié, dans la célèbre collection Bleue, le très polémique Belle et Bête de Marcela Iacub, dans laquelle l'auteure raconte sa romance avec Dominique Strauss-Kahn qui a attaqué et en partie obtenu gain de cause. Jean-Marc Roberts venait de publier Deux vie valent mieux qu'une (Flammarion) dans lequel, s'adressant à ses cinq enfants, il raconte sa maladie avec le plus de légèreté possible.
Écrivain, il devient éditeur dans les années 70. En tant qu'auteur, il reçoit le Prix Fénéon 1973 pour Samedi, dimanche et fêtes et, en 1979, le Prix Renaudot pour son roman Affaires étrangères. Il travaille pour les éditions du Seuil, puis pour Stock depuis 1998 dont il dirige avec beaucoup d'implication la fameuse collection Bleue. Dans une très récente interview à Libération, il expliquait que le métier d'éditeur avait fini par prendre le pas sur celui d'écrivain.
C'est dans cette prestigieuse collection que Jean-Marc Roberts décide de publier le texte de Marcela Iacub sur Dominique Strauss-Kahn : "J'ai adoré travailler avec Marcela Iacub. (...) C'est quelqu'un qui n'affirme pas, qui adore changer d'avis, elle est en mouvement, comme tous les gens intéressants. Je lui ai dit : 'Je ne veux pas la théoricienne', et elle a accepté. Elle a accompli un travail considérable. Elle a réussi un livre merveilleux, un grand roman fantastique, kafkaïen. Si on avait voulu faire un livre scandaleux et indigne, ce n'était pas compliqué, mais ça ne l'intéressait pas d'en écrire un, ni moi de le publier."
En 2011, Jean-Marc Robert publiait François-Marie, un plaidoyer pour le photographe François-Marie Banier mis en examen depuis dans l'affaire Liliane Bettencourt pour "escroquerie, abus de confiance, blanchiment, abus de faiblesse et recel".