Samedi 9 décembre 2017, la dépouille de Johnny Hallyday a descendu les Champs-Élysées avant de rejoindre la nef de l'église de La Madeleine où une messe fut célébrée. Un million d'admirateurs du rockeur avait fait le déplacement autour du lieu de culte et de la plus belle avenue du monde. La cérémonie fut conduite par le père Benoist de Sinety, vicaire général du diocèse de Paris, qui s'est exprimé, ce week-end, dans les pages du Figaro. Il évoque cet hommage populaire suivi par 15 millions de téléspectateurs.
À l'instar d'un médecin ou d'un avocat, Mgr de Sinety est soumis à un certain secret professionnel. Aussi n'évoquera-t-il qu'avec prudence la foi de Johnny Hallyday et de ses proches : "De manière générale, nul ne peut juger le cheminement de foi d'autrui... On ne se connaissait pas mais j'avais déjà assisté à un concert de Johnny. La famille m'a sollicité par des amis communs. Son épouse, Laeticia, a manifesté sa foi dans son attitude. C'est à elle de parler de ce sujet si elle le désire. (...) La seule chose que je puisse dire est que le désir de la famille était que la célébration soit placée sous le signe de l'amour. Les textes ont été choisis selon ce critère de l'amour, l'amour est Dieu et Dieu est amour."
En priant et en réfléchissant, j'ai essayé de trouver les mots qui me paraissaient les plus justes
Durant la cérémonie, les musiciens de Johnny Hallyday entouraient son cercueil blanc et jouaient entre deux prises de parole. Jean Reno a lu un poème choisi par sa filleule Jade et sa petite soeur Joy, Philippe Labro et Patrick Bruel ont rendu hommage à l'artiste mais aussi Marion Cotillard avec une lecture de la lettre de l'apôtre Saint-Paul. Le père Benoist de Sinety a quant à lui choisi ses mots en faisant plusieurs fois référence au classique Que je t'aime (1969) du rockeur : "En priant et en réfléchissant, j'ai essayé de trouver les mots qui me paraissaient les plus justes. Le fait que Dieu puisse dire à celui qui l'accueille 'que je t'aime' est normal. Sur la forme, c'est une chanson archiconnue de Johnny. Sur le fond, c'est la vision chrétienne d'un Dieu qui attend la réponse de l'homme."
Entre les 15 millions de téléspectateurs plus le million qui avait fait le déplacement, l'hommage voulu populaire de Johnny ne pouvait être plus réussi. Mgr de Sinety le reconnaît : "Nous avons tous été surpris par l'imprévu de cette ferveur et de cette cérémonie. La grâce de Dieu s'est déployée parce qu'on n'y a pas mis d'obstacles." Après ce déploiement d'amour gigantesque pour la star, l'inhumation s'est déroulée dans une plus stricte intimité. Une soixantaine de proches seulement était réunie à Saint-Barthélemy où le rockeur repose désormais au petit cimetière marin de Lorient, comme il l'avait désiré.