Olivier Marchal est une légende dans le monde de la police, en raison de sa formidable reconversion d'abord comme acteur et ensuite comme réalisateur et metteur en scène.
Ancien membre de la maison, l'ancien flic reconverti dans le monde du cinéma retranscrit avec fidélité le quotidien des forces de l'ordre. Loin des séries édulcorées de TF1, Olivier Marchal dépeint des histoires sombres et réalistes tirées de son expérience, comme ce fut le cas dans les brillantes séries Braquo sur Canal + et Flics sur... TF1 et également au cinéma dans 36 Quai des Orfèvres ou MR 73.
Pour son prochain long métrage, Olivier Marchal est passé de l'autre côté, celui des gangsters avec le Gang des Lyonnais dont l'histoire s'inspire des mémoires d'Edmond Vidal (Pour une poignée de cerises le gang des Lyonnais), célèbre voyou de cette fameuse bande démantelée en 1974. "J'ai dévoré le livre et organisé un rendez-vous dans le restaurant de Depardieu. Je me suis retrouvé face à Momon (surnom d'Edmond Vidal, ndlr), une légende du grand banditisme" confie le réalisateur au site de TV Magazine.
Un homme qu'il avait appris à connaitre au "travers de ses fiches anthropométriques et les récits de [s]on premier patron, le commissaire Richard, l'un de ceux qui, en 1974, avaient démantelé le gang des Lyonnais". Un personnage charismatique qui avait marqué le jeune inspecteur de la police judiciaire à l'époque : "Je me souvenais parfaitement de Momon, un des cerveaux de la bande. C'était un voyou à l'ancienne, de la vieille école, pour qui la parole donnée avait un sens."
Son histoire a inspiré Olivier Marchal, lui qui voulu "rendre hommage à un type intelligent qui a su donner un autre sens à sa vie", en se rangeant du métier pour sa famille. "C'est d'ailleurs pour eux qu'il a écrit le livre, pour laisser une trace, témoigner de l'importance de la rédemption", poursuit le réalisateur. Et pour le rôle, c'est Gérard Lanvin qui a été choisi, au détriment d'un Alain Delon renvoyé dans ses pénates : "Je pense que Gérard tient l'un de ses meilleurs rôles, il porte parfaitement le personnage. Alain Delon aurait été une erreur de casting !" Aïe... il ne va pas être content le grand acteur.
Olivier Marchal revient également sur l'affaire qui secoue le monde de la police avec la mise en examen de son ami Michel Neyret, numéro deux de la PJ lyonnaise qui l'avait conseillé sur le tournage du Gang des Lyonnais. Une histoire qui le touche particulièrement et dont il parle avec émotion : "Cette histoire me dégoûte ! Comme celle de Christophe Gava, à Grenoble. Ce ne sont que des grands flics, des mecs qui ont des lettres de félicitations, la médaille du Mérite, la Légion d'honneur, qui ont été au feu, ont pris des bastos, ont vu leurs copains mourir... Ils sont traités comme les derniers des chiens galeux... Et, à côté de ça, on offre un JT à Strauss-Kahn pour qu'il nous explique ses petits problèmes de c... en disant qu'il a honte sans laisser paraître un sentiment ! (...) C'est un mec bien, un flic à l'ancienne. Détourner de la came pour 'rétribuer' un dealer, on l'a tous fait et on aurait dû tous tomber... Ces flics n'ont plus leur place dans ce pays aseptisé."
Le réalisateur, qui s'attaquera prochainement à un nouveau téléfilm pour TF1, une chaîne "capable de prendre des risques", évoque dans son entretien la violence à la télé, que l'on retrouve aussi bien dans les JT ou les séries, sans parler de "ces émissions débiles comme Secret Story", "plus dangereux pour les enfants". Résultat : Ses enfants en sont tout bonnement privés !
Retrouvez l'interview dans son intégralité dans Tv Mag en kiosque vendredi 25 novembre