Les enfants : un sujet aussi délicat que douloureux dans le clan Poivre d'Arvor. D'abord, il y a Patrick, l'ex-présentateur star du JT de TF1, frappé par la perte brutale de deux de ses filles, Tiphaine (décédée en 1975 de la mort subite du nourrisson) et Solenn (qui a mis fin à ses jours en 1995). Puis il y a Olivier, frère cadet du journaliste et directeur de la radio France Culture depuis 2010. Très présent auprès de Patrick Poivre d'Arvor au cours de ces diverses épreuves, le diplomate-philosophe a lui aussi dû faire face à une tragédie personnelle touchant directement sa descendance : sa stérilité.
Si chez les femmes, ce sujet est relativement souvent abordé (à l'image d'une Florence Thomassin, qui s'est livrée il y a peu sur la question), chez les hommes, il reste assez tabou. "C'est perçu comme une forme d'impuissance sociale", explique Olivier Poivre d'Arvor, (55 ans) dans les colonnes du Figaro.
D'ordinaire plutôt pudique, le directeur de France Culture a aujourd'hui bien l'intention de lever le voile sur cet point : dans un roman intitulé Le jour où j'ai rencontré ma fille (publié aux éditions Grasset et disponible en septembre prochain), Olivier Poivre d'Arvor évoque en effet sa propre expérience, au travers d'une histoire grandement inspirée de la sienne. Il y raconte, avec force et en filigrane, comment il a découvert, à l'âge de 50 ans, son incapacité de procréer naturellement et comment, une fois l'acceptation terminée, il s'est battu pour devenir coûte que coûte père et adopter sa fille, Faïza, recueillie dans un orphelinat de Lomé au Togo.
Enquêtes administratives, examens médicaux, investigations psychiatriques... après un long parcours de deux ans, semé d'embûches et parfois décourageant, c'est finalement fin 2008 qu'Olivier Poivre d'Arvor (grand amoureux de l'Afrique) est autorisé à ramener en France la petite orpheline, alors âgée de 7 ans. "Mon plus beau cadeau cette année, c'est Faïza. Mes cadeaux sont pour elle. Une poupée et un vélo, se réjouit alors l'écrivain dans une interview au magazine Jeune Afrique. Mais, surtout une éducation et une couverture médicale. J'envisage de faire un cadeau à chacun des trois cents enfants de l'orphelinat de Lomé. Ils n'ont jamais vu de jouets."