On n'est pas couché : France 2 mise en demeure après l'affaire Soizic Corne

Dans le rapport datant du vendredi 5 décembre, suite à l'assemblée plénière du 19 novembre, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) annonce la mise en demeure de France 2. Cela fait suite à la diffusion dans l'émission On n'est pas couché du samedi 1er novembre d'une séquence dans laquelle l'animateur Laurent Ruquier et ses intervenants autour de la table avaient plaisanté sur le décès (ou pas) de Soizic Corne, celle-ci étant bel et bien vivante.

"Un tel échange, faisant du décès éventuel d'une personne un sujet de plaisanteries collectives, porte atteinte à la dignité de la personne humaine constituant ainsi un manquement aux dispositions de l'article 1er et du premier alinéa de l'article 15 de la loi du 30 septembre 1986, ainsi qu'à celles du premier alinéa de l'article 36 du cahier des charges de la société France Télévisions", fait état le CSA dans ce rapport.

Il est également mentionné le refus de la part de la production de couper la séquence au montage et ce malgré les demandes répétées de l'invité ayant le premier évoqué ce possible décès : Patrick Sabatier. "Le fait que cette séquence ait effectivement été conservée et diffusée caractérise une absence de maîtrise de l'antenne, constitutive d'un manquement au dernier alinéa de l'article 35 du cahier des charges de France Télévisions", poursuit le CSA dans ce compte rendu d'assemblée. En conclusion, les gendarmes de l'audiovisuel mettent en doute la sincérité des excuses formulées, une semaine plus tard, par Laurent Ruquier déplorant "un ton décalé et distancié"...

La polémique est née d'une séquence diffusée dans On n'est pas couché le samedi 1er novembre, dans laquelle le polémiste Aymeric Caron interrogeait Patrick Sabatier sur les raisons pour lesquelles il n'a pas interviewé Soizic Corne (ex-animatrice et ancienne acolyte de Sabatier), pour son livre 60 ans... Et Alors ?. "Ça n'est pas possible, je crois. (...) Elle n'est pas disponible...", avait-il répliqué. Quelques secondes plus tard, Patrick Sabatier, le ton incertain, ajoutait ainsi : "Je crois qu'elle n'existe plus... Je crois... Je crois..." Aymeric Caron soulignait ne pas avoir trouvé "ce renseignement", à propos de l'hypothétique décès de Soizic Corne. Et Sabatier de conclure : "En tout cas, c'est ce que l'on m'a dit."

Entre un Aymeric Caron désemparé d'apprendre le prétendu décès de son idole de jeunesse et une Léa Salamé pliée de rire, Laurent Ruquier avait alors trouvé une conclusion maladroite : "Disons qu'elle est quelque part entre la vie et la mort..."

Largement défendue dans les médias par son frère Denys, lui-même très affecté par cette polémique, Soizic Corne que l'on sait très malade annonçait le mois dernier qu'elle sortirait bientôt de son silence.

Joachim Ohnona