Samedi 20 mai 2017, France 2 proposait un nouveau numéro d'On n'est pas couché, suivi par 1,23 million de téléspectateurs (PDA de 19,1%). L'invitée politique de l'émission était l'ancienne ministre de l'Éducation nationale et candidate aux législatives, Najat Vallaud-Belkacem. Celle-ci a eu un vif échange avec Vanessa Burggraf au sujet d'une "fake news"...
Conviée pour évoquer son bilan au ministère ainsi que son autobiographie intitulée La vie a plus d'imagination que toi, Najat Vallaud-Belkacem était ulcérée en raison d'un sujet très particulier sur lequel Vanessa Burggraf a voulu l'interpeller : la réforme de l'orthographe. Alors que la journaliste décriée lui disait qu'elle avait été affligée par cette réforme, dont elle avait pu constater l'application dans "l'école de [sa] fille", l'ancienne ministre a d'abord hésité entre le rire et l'incrédulité, avant de franchement s'énerver...
Agacée d'être victime de fausses rumeurs et de faux procès, Najat Vallaud-Belkacem a chargé la journaliste. "Mais c'est incroyable ! Cela fait trois ans que je suis sujette à toutes les fakes news [un terme employé pour parler de fausses informations et qui vient directement des États-Unis, où il est fréquemment utilisé par Donald Trump, ndlr], à tous les mensonges, à toutes les insanités de la Terre et vous, vous êtes journaliste, et vous tombez dedans et vous relayez ça ?! Vous comprenez que je sois furieuse !", lui a-t-elle dit.
La réforme de l'orthographe, qui avait tant fait parler d'elle en novembre 2015, devait apporter des modifications sur certains mots, dans les manuels scolaires. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale de août 2014 à mai 2017, n'a jamais proposé ou écrit cette réforme puisqu'il s'agit simplement d'une recommandation du conseil supérieur de la langue française et de l'Académie française... datée de 1990 ! Recommandation suivie par les éditeurs des manuels. Une explication pourtant écrite noire sur blanc (tout comme la légende selon laquelle elle aurait imposé l'apprentissage de l'arabe au CP et d'autres balivernes du genre) dans le livre de l'ancienne ministre, que Vanessa Burggraf n'a sans doute pas lu ou alors trop vite.
En outre, la journaliste maîtrise d'autant plus mal le sujet que la réforme autorise toujours les deux orthographes sur les quelques 2 400 mots concernés et précise que l'orthographe actuelle de ces derniers reste l'usage. "Il ne revient pas au ministère de l'Éducation nationale de déterminer les règles en vigueur dans la langue française. Ce travail revient à l'Académie française depuis Richelieu, qui assigna pour principale fonction à cette instance de donner des règles certaines à notre langue", précise même le site internet du ministère de l'Éducation nationale, désormais entre les mains de Jean-Michel Blanquer.
Thomas Montet