Réactualisation : Devant les "menaces" du dictateur de Sacha Baron Cohen, l'Académie des Oscars avait cédé aux exigences du comique, qui souhaitait venir à la cérémonie dans le costume du personnage de son nouveau film The Dictator - où il incarne un amiral général prêt à tout pour empêcher la démocratie de salir son cher pays.
Entouré de deux filles sexy, l'acteur de Hugo Cabret s'est ainsi promené avec les cendres de Kim Jong-Il, dictateur de la Corée du nord décédé en décembre dernier. Interrogé par le célèbre présentateur Ryan Seacrest, il a expliqué que John Galliano avait signé son costume - une pointe d'humour en référence au scandale lié à ses propos antisémites - avant de renverser "accidentellement" les cendres sur lui.
Tandis que le journaliste essaie de garder le sourire devant les dizaines de caméras, le dictateur explique que Kim Jong-Il rêvait de venir assister aux Oscars, et qu'il souhaitait que ses cendres soit éparpillées sur le tapis rouge hollywoodien - ainsi que sur la poitrine de Halle Berry "encore une fois".
Rapidement évacué par la sécurité, Sacha Baron Cohen peut se vanter d'avoir réussi son coup marketing.
Le 24 février : Depuis son explosion dans Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit de la glorieuse nation Kazakhstan (2006), Sacha Baron Cohen s'est spécialisé dans l'humour borderline et potache à coups de strings, de kitsch et d'anti-capitalisme.
Trois ans après Brüno (2009) et sa relecture de l'univers de la mode, il est de retour dans The Dictator - l'histoire "héroïque" d'un dictateur prêt à tout pour empêcher la démocratie de salir son cher pays. Dans l'espoir de provoquer le buzz autour de ce film, Sacha Baron Cohen prévoyait de venir dans la peau de l'amiral général Aladeen lors de la cérémonie des Oscars, ce dimanche 26 février.
Loin d'être conquise par l'humour de l'acteur et occupée à contrôler le bon déroulement de la soirée, l'Académie lui avait rapidement fait savoir que son dictateur farfelu n'était pas le bienvenu sur le tapis rouge - mais que l'acteur derrière le masque pouvait naturellement venir en costume.
Alors que le buzz se propageait déjà à toute vitesse sur la toile numérique, Sacha Baron Cohen s'est évidemment amusé à repousser les limites du politiquement correct. De retour dans la peau de l'amiral général Aladeen, il a envoyé une vidéo à l'attention des Oscars pour partager sa colère, sa déception et sa folie.
Après avoir salué les "Satan-Unis d'Amérique", Sacha Baron Cohen lâche sa colère : "Au nom de la nation de Wadiya, je suis outragé d'avoir été banni des Oscars par l'Académie of Motion Pictures of Arts and "Sionistes". Si j'applaudis l'Académie pour avoir volé ma liberté d'expression, je vous avertis que si vous ne levez pas votre sanction et ne me rendez pas mes places avant dimanche minuit, vous ferez face à des conséquences inimaginables".
S'il confie sa déception devant l'absence de films improbables comme Quand Harry kidnappe Sally, Vous avez un message piégé et La Planète des viols - une suite de jeux de mots autour de Quand Harry rencontre Sally, Vous avez un message et La Planète des singes - dans les nominations, il continue : "En plus de tout ceci, j'ai payé deux millions de dollars à Hilary Swank pour qu'elle soit ma cavalière, et elle ne me rendra pas un centime". Quelques mois après la controverse autour de sa présence à l'anniversaire de Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie accusé de violer les droits de l'homme, l'actrice oscarisée se prend un méchant coup au passage.
Après avoir taclé la réputation nauséabonde du réalisateur Brett Ratner, démis de son poste de producteur des Oscars après avoir tenu des propos homophobes, Sacha Baron Cohen clôt son beau discours par un "Mort à l'Ouest ! Mort à l'Amérique ! Et bonne chance à Billy Crystal, vous êtes fantastique !" - avant de se retourner vers un garde pour savoir s'il s'est montré "suffisamment fou".
À quarante-huit heures de la cérémonie, Sacha Baron Cohen semble plus déchaîné que jamais. Du côté des célébrités, les avis son partagés : si Paula Patton (Mission : Impossible - Protocole Fantôme) pense qu'il ne devrait y avoir "aucune règle" et espère qu'il pourra s'amuser, Octavia Spencer (nommée pour La Couleur des sentiments) avoue que "si on commence à accepter ça... [la cérémonie des Oscars] ne sera plus la même".
Avant de savoir si le feu-Kodak Theater - qui changera bientôt de nom - sera plongé dans le chaos dans la nuit du 26 février, Sacha Baron Cohen peut sourire : The Dictator est lancé sur la rampe du succès.
The Dictator, avec Anna Faris et Megan Fox, en salles le 20 juin.