Non, Pamela Anderson n'a pas (uniquement) posé temporairement ses valises à Cannes pour jouer les poupées plantureuses sur tapis rouge ou au bord de l'eau. Si elle a bel et bien l'intention de profiter, et même de contribuer, au glamour ambiant qui envahit chaque année la Croisette une folle quinzaine durant, l'ancienne playmate de 46 ans a, en réalité, profité de l'électrisant festival, 67e du nom, pour lancer en grande pompe sa nouvelle fondation, appelée sobrement la Pamela Anderson Foundation. Mais un dessein en cachant parfois un autre, en marge de ce lancement, l'actrice a fait de surprenantes révélations, dévoilant à un auditoire décontenancé et en présence de l'un de ses fils (Brandon, 17 ans) avoir été victime d'un viol à l'âge de 12 ans et agressée sexuellement dans ses jeunes années.
Fervente activiste de la défense des animaux depuis toujours, l'ex-bombe d'Alerte à Malibu, également impliquée dans la protection de l'environnement ainsi que dans diverses causes humanitaires (AIDS Life, Feed the Children, pour ne citer qu'elles) a décidé de passer à la vitesse supérieure en créant sa propre oeuvre de charité. Et c'est donc dans le prestigieux décor de Cannes, à l'occasion d'une soirée très chic, que la star a inauguré, vendredi 16 mai, ce nouveau projet (lancé conjointement avec la fondation de la créatrice anglaise Vivienne Westwood, Cool Earth).
"Je voulais disparaître"
Affolante dans une robe blanche légère signée (justement) Vivienne Westwood et mettant en avant ses célèbres atouts, Pamela Anderson a ainsi joué les maîtresses de cérémonie sur un yacht au large de la fourmillante Croisette. Mais si l'heure était bien évidemment à la fête, les quelque 200 invités de la star ont eu une surprise de taille : dans son discours d'ouverture, Pamela s'est en effet livrée sur un passé particulièrement obscur, révélant que derrière le masque de la bimbo se cachaient en fait de profondes blessures.
"Je n'ai pas eu une enfance facile. Malgré des parents aimants, j'ai été agressée sexuellement par une baby-sitteuse quand j'avais 6 ans, a-t-elle déclaré avant de confier avoir été violée plus tard par une connaissance. Je suis allée chez un ami d'une amie et son grand frère a voulu m'apprendre à jouer au backgammon, mais ça a tourné en massage du dos puis en viol. Ma première expérience hétérosexuelle. Il avait 25 ans, j'en avais 12." Et Pamela Anderson de raconter, non sans émotion, comment, par la suite, un de ses petits-amis a "décidé que ça serait drôle de faire un viol en réunion avec six autres amis." "J'avais envie de disparaître," a-t-elle assuré.
Si Pamela Anderson lève aujourd'hui le voile sur ces épisodes sombres, ce n'est pas dans l'optique d'attirer l'attention médiatique sur elle, sinon pour mettre en lumière les raisons de son engagement : "Cela explique pourquoi j'ai toujours eu du mal à faire confiance aux humains. Mes parents ont tout fait pour que je sois en sécurité, mais le monde n'est pas un endroit où l'on est en sécurité, a-t-elle poursuivi. Mon père était alcoolique, ma mère avait deux boulots, elle pleurait tout le temps, parfois mon père ne rentrait pas à la maison. C'est venu naturellement, les arbres me parlaient. Je suis devenue loyale envers le royaume des animaux et me suis jurée de les protéger. Pendant longtemps, j'ai prié pour les baleines, les pieds dans l'océan, mes seules amies jusqu'à ce que j'ai des enfants."