La saga Les Bronzés, Ma femme s'appelle revient, Salauds de pauvre... il a plutôt l'habitude de faire rire la France et tous les francophones. Mais Patrice Leconte a, lui aussi, vécu des aventures qui donnent moins l'envie de s'esclaffer. Le réalisateur, qui fête ses 76 ans le dimanche 12 novembre 2023, se souvient notamment du jour où il a cru perdre sa petite-fille Lucie, née prématurément en 2004. Marié avec Agnès Béraud depuis bien longtemps, il a lui-même eu deux filles, Marie et Alice, et s'apprêtait donc à voir la famille s'agrandir.
Dans une vidéo partagée par le cinéaste lui-même, Patrice Leconte racontait cet épisode compliqué durant lequel il avait craint pour la vie de cet adorable nouveau-né. "On attend quelques semaines afin qu'elle soit assez solide pour supporter l'opération, se souvenait-il. Trois mois plus tard, elle est 'opérable', et l'intervention est programmée. C'est le début du printemps. Les femmes portent des robes légères et les terrasses des cafés grouillent de consommateurs insouciants. Alors que, contraste inévitable, je suis envahi d'une émotion sans fond : ce bébé va passer sur le billard, on va l'ouvrir, le bricoler, le réparer, le sauver. Si tout va bien."
Les portes battantes nous la confisquent, et nous pleurons
Patrice Leconte s'est rendu à l'hôpital de Villejuif avec son épouse, leurs deux filles et leur gendre. En voyant partir Lucie en direction du bloc opératoire, son coeur s'est brisé en mille morceaux : "Les portes battantes nous la confisquent, et nous pleurons. Ce qui me bouleverse, c'est cette image d'elle partant vers le bloc, car je ne peux m'empêcher de penser que, peut-être, nous la voyons pour la dernière fois." Une heure et demie plus tard, c'est le soulagement. Le téléphone portable de Marie sonne, et c'est la délivrance. "Nous retrouvons ce chirurgien, conclut-il. J'ai envie de lui sauter au cou. Nous aimerions lui demander des détails, mais il interrompt nos questions : 'Excusez-moi, mais il y a deux autres bébés qui m'attendent'. Depuis ce jour, je ne cesse de penser à ce chirurgien et à tous ses confrères, ces 'artistes de la renaissance'".