Patrick Sébastien : Affligé, il doit quitter son usine à rêves

Depuis 16 ans, Patrick Sébastien - qui vient de sortir l'album Ça va être ta fête - a fait du plateau B1 de Bry-sur-Marne (94) et ses 1 000 m² son terrain de jeu à raison de deux fois par mois. Des centaines d'acrobates, d'équilibristes, de cracheurs de feu, d'humoristes, de clows, de prestigitateurs ou même de chanteurs y ont tourné Le Plus Grand Cabaret du Monde ou Les Années Bonheur, les deux émissions phares des prime time du samedi, sur France 2.

C'est la fin d'une ère pour ce passionné de grand spectacle puisque le voilà contraint de quitter les lieux, nous révèle Le Parisien-Aujourd'hui en France daté du samedi 19 avril 2014. A compter de la rentrée, ses deux rendez-vous mensuels seront transférés dans le département voisin de la Seine-St-Denis (93), plus précisément à La Plaine St-Denis, où l'écrasante majorité des émissions de télé qui garnissent vos chaînes préférées sont tournées. Patrick Sébastien, visiblement ému par cette décision, n'a pas souhaité la commenter. Ses deux derniers tournages auront lieu fin avril et début mai. D'autres programmes autrefois enregistrés dans le Val-de-Marne seront affectés aux studios de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine (92).

La raison de cette décision soudaine ? La sacro-sainte rentabilité. Les studios de Bry-sur-Marne, propriété d'Euro Media France (filiale du groupe Bolloré), accusent un manque de rentabilité, tout en tournant à plein régime. En réalité, ils sont victimes de leur ancienneté, ces studios ayant été construits dans les années 80. Une rénovation serait bien trop coûteuse à l'heure où les tarifs de location des plateaux sont sans cesse revus à la baisse. C'est la raison pour laquelle Euro Media a choisi de rapatrier ses clients dans des studios dernier cri, et de se séparer des biens immobiliers qu'elle détenait à Bry-sur-Marne.

Les éléments patrimoniaux du site de Bry-sur-Marne sont d'ores et déjà à l'étude, a confié le Ministère de la Culture. Le Parisien souligne que la marge de manoeuvre de l'Etat reste mince. La vente serait déjà signée. Et tant pis si leur valeur affective et les souvenirs que ces murs ont portés affectent les artistes.

Joachim Ohnona