Dimanche 14 juin 2020, le président de la République Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, à qui il a notamment annoncé que les restaurants pouvaient rouvrir. Le coronavirus circulant encore, ces réouvertures sont sujettes à des restrictions pour respecter la distanciation sociale. Interviewé par Laurent Delahousse sur France 2 quelques minutes après l'allocution présidentielle, Philippe Etchebest, chef étoilé, Meilleur ouvrier de France et juré de Top Chef, a une fois de plus fait part de son inquiétude.
Pour respecter la fameuse distanciation sociale, il faut repenser l'aménagement des salles et espacer les tables. Ne pouvant pas pousser les murs, les restaurateurs se retrouvent donc souvent à devoir tout simplement supprimer des couverts. C'est l'une des raisons pour lesquelles les restaurateurs n'arrivent pas à retrouver un chiffre d'affaires satisfaisant. Comme l'a fait savoir Philippe Etchebest, le chiffre d'affaires est aujourd'hui est "à peu près à 45%". Lui qui a rencontré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, est déçu et ne le cache pas : "Malheureusement, Bercy ne nous a pas entendus. Ils n'appréhendent pas ce qui se passe sur le terrain. (...) Les tribunaux de commerce vont enregistrer un flux massif de faillites à partir de novembre", a-t-il prévenu. Puis, il a précisé que ce serait "30% de faillites d'ici à la fin de l'année avec un afflux massif de chômeurs d'ici à fin 2021".
Le célèbre cuisinier a ensuite interpellé Emmanuel Macron : "Il doit faire quelque chose maintenant. C'est lui le patron. C'est lui le boss ! Alors si notre proposition n'est pas bonne, alors il faut en trouver une autre rapidement pour sauver le secteur et tous ceux qui dépendent de notre activité économique. (...) J'ai envie de dire, monsieur le président, l'hôtellerie-restauration, et plus largement le tourisme, est en grand danger, alors ne regardez pas ailleurs." Et de conclure : "Si nous n'existons plus demain, ça sera plus beaucoup plus compliqué, je vous l'assure."
Ce n'est pas la première fois que Philippe Etchebest fait part de son inquiétude et s'adresse à Emmanuel Macron. Ils ont d'ailleurs pu échanger directement via une visioconférence au mois de mai.
Le MOF n'est pas le seul à faire part de son inquiétude. De nombreux chefs ont eux pris la parole pendant la crise et continuent de le faire. C'est le cas d'Hélène Darroze, Michel Sarran, Jean-François Piège, notamment.