Deux ans après L'Appel de Londres, Philippe Lellouche nous fait découvrir sa nouvelle pièce de théâtre : Le Temps qui reste, doux écho à la chanson de Reggiani. Une coïncidence qui lui sied bien ! L'histoire de quatre amis d'enfance qui se retrouvent à l'enterrement du cinquième inséparable de la bande, disparu subitement à l'âge de 50 ans. À quelques heures de la première et au sein même du théâtre de la Madeleine, Purepeople a recueilli les impressions de l'auteur et comédien, qui retrouve ses compères habituels David Brécourt et Christian Vadim. Noémie Elbaz intègre désormais le groupe, dans lequel ne figure plus Vanessa Demouy, dont il est désormais divorcé.
Le décor est fin prêt, le trac et les angoisses commencent à poindre et Philippe Lellouche ne cache pas qu'il est un tantinet "angoissé". Mais c'est souriant qu'il répond à nos questions.
Purepeople : "Comment est née cette pièce ?"
Philippe Lellouche : "Comme d'habitude, c'est globalement la vie. C'est l'envie de rejouer ensemble après un an et demi. On avait envie de remettre le couvert après L'Appel de Londres car ça fait quinze ans qu'on est tout le temps ensemble. Le temps qui passe reste une des obsessions. La perte des siens, de l'enfance, m'a toujours obsédé. On a joué des trentenaires, des quadras et maintenant on est des quinquas !"
"L'amitié, c'est le fil conducteur de toutes vos pièces ?"
"C'est pour moi le sentiment le plus important de la vie. Depuis toujours, tout petit déjà, je suis un mec de bande et j'adore ça. On ne peut pas imaginer une vie sans amitié. C'est le rempart absolu contre toutes les agressions extérieures."
"Nicolas Briançon met en scène la pièce que vous avez écrite..."
"Je préfère que quelqu'un d'autre mette en scène. À la limite, si je ne jouais pas, je préfère faire des mises en scène dans lesquelles je ne joue pas même si je l'ai fait au cinéma, et puis il se trouve que c'est Nicolas Briançon, ce n'est pas n'importe qui. Quand il m'a fait l'honneur de s'intéresser au projet – mon producteur m'a suggéré de lui montrer mon texte –, ça a été une vraie belle rencontre."
"Que représente le théâtre pour vous ?"
"C'est ma vie. Je préfère infiniment faire du théâtre que du cinéma. Je pense qu'on fait du cinéma par orgueil : on est partout à l'affiche en France en même temps. Il y a quelque chose de magnifique de se voir sur un écran, c'est un objet qui reste. C'est formidable, je ne dis pas que je déteste le cinéma, loin de là, mais on passe son temps à attendre sur un plateau. Au théâtre, l'histoire, on la raconte tous les soirs. On maîtrise l'impact sur les gens. C'est un plaisir totalement différent. J'ai un respect infini pour ceux qui font le théâtre."
Le Temps qui reste, au théâtre de la Madeleine à Paris, depuis le 3 octobre, du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 16h.