Comme le rapporte l'AFP, une amende de 500 euros a donc été requise mardi 30 avril 2019, à Bordeaux, contre le champion du monde du 800 m, Pierre-Ambroise Bosse.
Le sportif de 26 ans comparaissait pour "violences avec usage ou menace d'une arme, en l'espèce une bouteille de bière, n'ayant pas entraîné d'ITT" (incapacité totale de travail). La peine maximum pour ce type de délit est de trois ans de prison. En revanche, six mois de prison avec sursis ont été requis contre son adversaire, un ex-rugbyman de 26 ans, lors d'une soirée bien arrosée conclue par une violente bagarre. Son vis à vis, présent également à l'audience, était lui jugé pour "violences par personne en état d'ivresse ayant entraîné une ITT de 18 jours". Il encourt une peine maximum de cinq ans de prison.
Pour rappel, le 30 août 2017, trois semaines après son titre aux Mondiaux de Londres, Pierre-Ambroise Bosse révélait sur son compte Facebook avoir été victime d'une "violente agression" nocturne trois jours plus tôt sur le parking du casino de Gujan-Mestras, près d'Arcachon (Gironde), où l'athlète avait fêté sa médaille avec des amis d'enfance. Le sportif, "sonné" d'un coup de poing puis ciblé à terre par plusieurs coups de pied, avait subi d'impressionnants traumatismes au visage, constaté après coup une perte de vision à l'oeil gauche, et mis un terme à sa saison, qui touchait néanmoins à sa fin.
Peu après, un suspect était mis en examen pour les coups portés mais déposait plainte à son tour, accusant Pierre-Ambroise Bosse d'avoir déclenché l'altercation. L'athlète lui-même était alors mis en examen, et le juge d'instruction renvoyait les deux hommes au tribunal correctionnel. Lors de ce procès, les deux hommes ont chacun demandé de l'argent à l'autre : 700 000 euros ont été réclamés par la défense de Bosse en dommages et intérêts, pour pertes professionnelles, meetings non tenus, soins de santé, perte de sponsoring, préjudice corporel, préjudice moral.... A l'inverse, l'autre partie a réclamé 3 000 euros de dommages et intérêts.
Bosse, licencié depuis 2018 au Lille Métropole Athétisme, a indiqué après l'audience que son échéance sportive restait la défense de son titre aux Mondiaux de Doha (28 septembre au 6 octobre).
La procureure Sophie L'Angevin a demandé au tribunal de les condamner tous les deux, mais avec un gros écart dans les peines requises. Le jugement a été mis en délibéré au 28 mai.