A 78 ans, Pierre Arditi a toujours la forme de sa jeunesse et la passion du cinéma. Il a d'ailleurs démarré l'année comme il l'a commencée : sur grand écran. S'il a prêté se traits à l'un des personnages d'Edouard Baer en janvier, ce mois-ci, c'est pour Bruno Chiche et son drame Maestro(s) qu'il a mis son talent à disposition. Dans le long-métrage, il donne la réplique à Yvan Attal, son fils dans la fiction avec lequel une forme de compétition se met en place dans le domaine professionnel. Invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1 ce lundi 19 décembre, Pierre Arditi est revenu sur le film et, bien entendu, sur le rôle de père en général, et le sien en particulier.
Avant d'épouser Evelyne Bouix, Pierre Arditi a été marié à la comédienne Florence Giorgetti, décédée en 2019. Ensemble, ils ont eu un fils, Frédéric, aujourd'hui âgé de 53 ans. En évoquant son rôle dans le film de Bruno Chiche, Pierre Arditi n'a pas échappé au parallèle avec sa propre paternité. Et s'il en avait l'occasion, l'acteur ne referait sûrement pas les mêmes erreurs. C'est du moins ce qu'il a sous-entendu au micro de la radio.
"Il n'y a pas de bons parents, ça n'existe pas. Je peux parler en connaissance de cause. Je suis moi-même l'un des assassins de mon propre fils, a-t-il lancé. C'est assez violent comme expression mais quand il [Frédéric] est venu au monde, sa mère et moi, ma première femme, nous étions en train de nous fabriquer nous-mêmes en tant qu'acteurs. Donc il n'a pas eu ce qu'un enfant attend de son père et de sa mère. Il a un peu fait comme Proust. De temps en temps, il devait être seul dans son lit en pleurant parce que sa mère ne venait pas l'embrasser sur le front."
Tout ça a disparu
Si les choses se sont évidemment arrangées au fil du temps, Pierre Arditi n'a pas caché que la relation qu'il entretient avec son fils avait pâti de ce passé plein d'absence. "On l'a payé très cher, a rajouté Pierre Arditi, affirmant qu'il aimerait avoir un peu de plus de nouvelles de son fils. Quand on voulait parler avec mon fils, il fallait l'appeler parce que lui n'appelait plus. Il disait 'Moi, il n'y a pas de problème, je suis ravi de vous voir mais je n'appelle pas.'" Une vengeance qui n'a pas duré longtemps puisque comme Pierre Arditi le dit si bien : "Maintenant c'est fini, tout ça a disparu." Mieux vaut tard que jamais !