Passés maîtres dans l'art de la polémique comme arme promotionnelle, les studios maîtrisent aussi celles qui abiment leur image de marque. Sitôt née sitôt enterrée, la soi-disant mutinerie des figurants thaïlandais sur le tournage de The Railway Man avec Colin Firth et Nicole Kidman a vite été balayée par le producteur.
Déballée sur le Mail on Sunday, l'histoire révèle qu'une centaine de figurants ont quitté le plateau après avoir passé treize heures exténuantes dans une chaleur étouffante, poussés par des dizaines d'acteurs japonais dans une scène inspirée par les événements de la Seconde Guerre mondiale.
Les causes de la révolte : des conditions de travail épuisantes et un salaire ridicule. Arrivés sur le plateau à l'aube, les figurants auraient eu accès à une première portion de riz froid agrémenté de poulet le matin, avant de pouvoir se nourrir à nouveau en fin d'après-midi. Ils étaient payés 1800 baht thaïlandais, soit 45 euros.
Le producteur et coscénariste Andy Paterson s'est empressé de déclarer au Hollywood Reporter que cette peinture du tournage était un mensonge. Présent sur place, il confirme que les figurants étaient payés selon la réglementation thaïlandaise et que l'ambiance était "extrêmement plaisante".
"Il n'y a pas eu de mutinerie. Nous avons eu un petit problème avec des figurants qui voulaient rester parce qu'ils s'amusaient. À la fin, un des bus qui les ramenait chez eux a pris du retard parce que les gens ne voulaient pas partir." Il précise que chacun d'eux avait accès à deux repas, de la crème solaire, de l'eau fraîche, des tentes et des caravanes luxueuses. Paterson lance en outre une pique féroce contre le journal britannique : "Honte au Mail on Sunday qui est tombé bien bas en renvoyant une mauvaise image d'une industrie qui essaie très dur d'amener du travail."
Adapté de l'autobiographie d'Eric Lomax, The Railway Man raconte l'histoire d'un officier anglais (Colin Firth) capturé et torturé au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Des années plus tard, sa femme (Nicole Kidman) le persuade de retrouver ses bourreaux pour panser ses blessures psychologiques.