D'une affaire d'exploitation sexuelle... à une action choc contre l'exploitation sexuelle : mis en cause en début d'année par une jeune femme qui affirme avoir eu à trois reprises des relations sexuelles forcées avec lui alors qu'elle n'était âgée que de 17 ans, le prince Andrew est le héros d'une centaine de femmes victimes de mauvais traitements et d'abus sexuels en Inde, selon une information rapportée par l'édition dominicale du DailyMail.
Le vent tourne, pour le fils de la reine Elizabeth II. Entraîné en janvier dans un véritable cyclone médiatique par Virginia Roberts, ex-esclave sexuelle du magnat américain Jeffrey Epstein, le duc d'York a connu récemment une petite victoire : le tribunal de Floride devant lequel la trentenaire a déposé, dans le cadre d'une procédure visant l'arrangement passé en 2008 par son ancien bourreau avec les procureurs américains à l'insu des victimes, a décidé de ne pas retenir ses allégations. Et désormais, la réputation du prince Andrew, dont l'amitié de longue date avec Epstein et d'autres accointances lui ont par le passé valu la fronde de la classe politique, reprend du poil de la bête alors que l'action d'un organisme qu'il a fondé est révélée.
Andrew d'York, père des princesses Beatrice et Eugenie, est en effet à l'origine de Key to Freedom, une association qu'il a décidé de créer après une visite marquante, en 2012, lors d'un voyage diplomatique, dans un foyer pour femmes en Inde. L'organisme peut se targuer d'avoir arraché plus d'une centaine de femmes vulnérables de Calcutta à l'enfer des maisons de passe, de l'esclavage domestique, de l'exploitation des enfants et du trafic d'êtres humains. Et de leur avoir donné un horizon, en leur apprenant notamment à coudre des vêtements et accessoires, vendus par l'enseigne britannique phare TopShop, qui les rémunère sur les ventes.
Connu pour son aisance et son expertise dans le domaine économique, le prince Andrew n'a pas mis longtemps à voir germer cette idée après avoir découvert le travail d'un autre organisme et offert quelque 12 000 euros pour les premières fournitures de soie, comme il l'a raconté au quotidien britannique : "J'ai été incroyablement impressionné par le travail de la Women's Interlink Foundation, lors de ma visite en Inde en mai 2012 dans le cadre du jubilé de diamant [pour le 60e anniversaire du règne d'Elizabeth II, ses enfants et petits-enfants avaient été mis à contribution toute l'année pour la représenter aux quatre coins du monde, NDLR]. Je voyais qu'il était possible de compléter le travail essentiel de la présidente-fondatrice Aloka Mitra pour aider les jeunes femmes vulnérables à développer une aptitude qui leur permette de devenir des actrices économiques et à commercialiser leurs produits. C'est incroyable de voir ce que l'équipe a accompli. Je suis fier d'avoir aidé à ce que leurs produits soient mis sur le marché et vendus au Royaume-Uni. Et, plus important encore, cela a permis à la Women's Interlink Foundation d'aider encore plus de jeunes gens à apprendre un métier, ce qui est une zone d'intérêt importante de mon travail."
"Le nom, c'est l'idée de la duchesse"
Grâce à cette action, des femmes comme Anita, aujourd'hui âgée de 19 ans et dont l'histoire avait bouleversé le prince britannique, ont pu construire leur vie. Enlevée à 12 ans et miséreuse, après s'être échappée, jusqu'à sa rencontre avec la fondation, la fillette illettrée est devenue une femme accomplie, qui gagne sa vie. D'autres ont eu moins de chance encore, prostituées et battues, avant que l'organisme les prenne en charge. "La pauvreté fait de ces femmes des victimes, explique Aloka Mitra. Elles tombent malades parce qu'elle ne peuvent pas gagner leur vie. Le duc a compris tout cela et a voulu changer les choses - en tant que père de deux filles, je crois que ce fléau touchant les jeunes femmes a touché la corde sensible. Il a voulu leur donner de l'indépendance. On n'a pas parlé de projet ou de donation, au moment de sa visite. La seule chose qu'il m'a demandée, c'est : "Que pensez-vous qu'il faille pour que ces femmes soient réhabilitées ?"."
La présidente de Women's Interlink Foundation révèle alors que Sarah Ferguson, l'ex-épouse du prince Andrew, toujours très proche de lui et également impliquée philanthropiquement (parfois trop), a joué un rôle dans le projet : "Je lui ai parlé de sources de revenus alternatives, d'un débouché pérenne pour vendre le fruit de leur travail, et de développement de leurs aptitudes pour rendre leurs créations plus faciles à commercialiser. Ses assistants ont appelé moins d'une heure après et ont organisé une réunion le soir même. Il avait déjà parlé de nous à la duchesse d'York et elle avait exprimé son désir d'aider de son mieux. Le nom Key to Freedom, c'est son idée. Même si je savais qu'ils étaient pleins de bonnes intentions, je me demandais si des gens aussi occupés qu'eux auraient le temps de joindre le geste à la parole. Non seulement ils ont trouvé le temps, mais en plus ils l'ont fait avec un enthousiasme incroyable, et c'est encore le cas aujourd'hui. C'est le talent du prince Andrew pour le monde des affaires qui nous a permis de travailler avec Topshop." À l'été 2013, Key to Freedom était opérationnelle. Et lors d'un récent événement Pitch@Palace, programme de rencontres instaurées par le prince Andrew pour stimuler la création d'entreprise et booster les start-up, des sacs de goodies étaient distribués par l'association.