Le compte à rebours est lancé, mais c'est pour l'instant le thermomètre qui diminue le plus vite : à quelques semaines d'embarquer pour son deuxième périple polaire en moins de trois ans en faveur de Walking with the Wounded, association d'anciens combattants et de blessés de guerre dont il est le parrain, le prince Harry s'est mis en condition. En conditions réelles, en fait.
Mardi 17 septembre 2013, Walking with the Wounded diffusait des images de l'entraînement glaçant que le fils cadet du prince de Galles, connu comme le Captain Wales dans la RAF (où il officie en tant que copilote-artilleur d'hélicoptère Apache), a dû effectuer avec ses quatre coéquipiers - blessés en Afghanistan où lui-même a été déployé l'hiver dernier - de Walking With The Wounded South Pole Allied Challenge, une course au Pôle Sud qui les opposera fin novembre - début décembre à une équipe américaine et une autre représentant le Commonwealth : 24 heures dans une chambre froide à -35 °C, ça vous forge le caractère !
De ce côté-là, Harry est plutôt bien pourvu, comme on le sait. Jobard de tempérament, mais loyal et doté de nerfs d'acier dès que cela touche les forces armées, le prince, qui a eu 29 ans dimanche 15 septembre, a passé toute une journée en simulateur avec ses quatre partenaires du Team Glenfiddich dans des conditions climatiques extrêmes, reproduisant celles qu'ils devraient affronter lors de leur trek de 335 kilomètres en Antarctique. Un test grandeur nature hébergé par les installations spéciales de MIRA Ltd., centre de recherche et développement de pointe situé à Nuneaton dans le Warwickshire (centre du pays), où ont notamment été recréés artificiellement des vents soufflant à près de 100 km/h.
Dans cette ambiance glaciale, qui a dû rappeler au prince Harry sa brève expédition en Arctique en 2011 (il avait dû abandonner ce trek au pôle Nord prématurément pour pouvoir assister au mariage royal de son frère le prince William et de Kate Middleton à Westminster), le petit-fils de la reine Elizabeth II se sont par exemple exercés à monter et démonter une tente avec des gants fins, un exercice qui devrait leur demander quatre heures par jour une fois sur place - d'où l'intérêt de le maîtriser au mieux. Mais avant cela, il leur avait fallu faire douze heures de ski de fond à raison de cycles de deux heures d'effort entrecoupées de dix minutes de récupération. L'équivalent de ce qui les attend pour couvrir environ 21 kilomètres par jour en Antarctique, par des températures pouvant descendre jusqu'à -45 °C.
Le prince Harry, très consciencieux lorsqu'il s'agit des associations qu'il soutient et des défis qu'il relève, avait déjà effectué un pré-entraînement au cours de l'été, s'envolant pour l'Islande et le glacier Langjokull au mois de juillet. La Team Glenfiddich dont il fait partie pour ce challenge de Walking the Wounded décollera le 16 novembre prochain pour Le Cap, en Afrique du Sud, puis Novo, en Antarctique, où les concurrents disposeront de quelques jours de préparation et d'acclimatation. Le prince Harry fait équipe avec le sergent Duncan Slater, 34 ans, qui a perdu ses deux jambes en Afghanistan en 2009, le Major Kate Philp, 34 ans, dont la jambe gauche a été arrachée dans une explosion en 2008, le capitaine Guy Disney, 31 ans, privé de sa jambe droite depuis une attaque à la roquette en 2009, et le capitaine Ibrar Ali, 36 ans, amputé du bras droit depuis 2007.
Compétiteur dans l'âme, le prince Harry avait annoncé en avril, en révélant sa participation au challenge, qu'il "préparerait une bière à l'arrivée" pour les concurrents des autres équipes.