"Si tu avais répondu au SMS, il ne se serait rien passé, la petite sera encore là". C'est avec cette réponse que Nordahl Lelandais a glacé toute la salle d'audience ce vendredi 3 février. Alors que son procès pour le meurtre de Maëlys de Araujo est ouvert depuis le début de la semaine, l'ancien militaire a vu témoigner Anouchka, sa compagne au moment fatidique où il a tué la petite fille de 8 ans.
La jeune femme, mal à l'aise devant la cour, a raconté leur histoire qui avait commencé par un coup de foudre mais qui a de plus en plus mal tourné, à cause de sa colère et de ses infidélités. Comme plusieurs de ses ex-compagnes, qui étaient venues témoigner la veille, elle s'est faite avorter au début de leur relation, un geste qu'elle impute à la décision de son amoureux de l'époque : "S'il avait voulu le garder, je l'aurais gardé".
Mais c'est surtout leur discussion la nuit du drame qui a interpellé les jurés. Avant de se rendre au mariage où il a enlevé la petite fille, Nordahl Lelandais avait envoyé un texto à Andréa pour lui demander de la voir. Elle n'a pas répondu (leur relation semblait déjà tendue à ce moment-là), il s'est donc rendu dans la famille de la mère de Maëlys. Devant la cour, il a affirmé que rien ne se serait passé si elle avait répondu.
"Si ma copine m'avait répondu au message, je ne serais pas resté au mariage, je serais allé dormir chez elle", explique-t-il froidement. La juge insiste, demandant s'il ne se serait rien passé. Réponse laconique, "oui". Devant une jeune femme en pleurs, les avocats des parents de Maëlys ont trouvé cela "proprement insupportable". Me Laurent Boguet, l'avocat de son père, a même parlé de l'accusé comme de "l'homme des prétextes, des fausses excuses, l'homme du mensonge".
Son confrère Fabien Rajon a ajouté qu'il est "indécent de faire culpabiliser cette malheureuse ex-compagne". Celle-ci, qui avait découvert un site pédopornographique sur l'ordinateur de son conjoint, a également produit des enregistrements téléphoniques dans lesquels elle essayait de lui faire dire la vérité après son arrestation mais dans lesquels il se défendait de toute culpabilité. Elle a enfin ajouté que "Nordahl ne reconnait jamais rien".
Le procès se tiendra jusqu'au 18 février devant la cour d'Assises de l'Isère et évoquera également des agressions sexuelles sur des cousines de l'accusé.