De toutes les matières, c'est la ouate qu'elle préfère. Mais de tous les animateurs, ce n'est cerainement pas Courbet qu'elle préfère. Caroline Loeb, star des années 80, a fait un tube avec C'est la ouate et a réussi à bien en vivre. Mais Caroline n'était pas destinée à n'être qu'un one-hit-wonder comme Patrick Hernandez par exemple (qui gagne encore 1 500 euros par jour pour son seul tube Born to be alive).
Artiste accomplie, elle a écrit le roman Has-been, elle a sorti d'autres disques (dont le Crime parfait qu'elle a commis l'année dernière) et elle s'est surtout illustrée en tant que comédienne dans Mistinguett, Madonna et moi ou Les monologues du vagin et s'est également essayée à la réalisation d'un film érotique pour Canal +. Artiste accomplie, on vous dit.
Pourtant, ce n'est visiblement pas en tant qu'artiste qu'elle a été accueillie chez Julien Courbet dans son émission Ca peut vous arriver sur RTL. D'ailleurs, pour répondre au manque de considération dont elle a été victime, Caroline Loeb a décidé de s'exprimer sur son blog dans un billet cinglant que voici :
"Invitée à RTL, je suis conviée à parler des années radios libres. Très bien. Formidable. C'est en effet une époque très particulière, passionnante et à laquelle je suis liée puisque c'est grâce à ce moment d'oxygène radiophonique aussi court qu'intense que je me suis retrouvée propulsée sur les ondes et du même coup vedette du top 50. [...] Une époque qui, pour moi, ne se réduit donc pas un un trou avec du vinyle autour!
L'émission est animée par Julien Courbet. Il y a pire. Il y a surtout mieux. Julien Courbet, j'avais rien contre. Je gardais un excellent souvenir d'une émission avec lui il y a une dizaine d'années. Et puis un garçon dont le nom de famille évoque l'origine du monde ne peut pas être complètement mauvais. Mauvais, non. Médiocre, si.
On me dira, c'est pas de sa faute. Il fait ce qu'il peut avec que qu'il a. On lui a collé un ramassis d'anciennes gloires d'il y a 20 ans plus ou moins tapées qui s'accrochent à des carrières flinguées et lui, il faut qu'il fasse une émission "fun". Chacun sa merde. OK. On est là pour faire une bonne émission. On n'est pas là pour dire la vérité. D'abord, faut dire que la vérité, tout le monde s'en branle. [...]
Le plateau? Une flopée d'ex collègues du Top 50. Le tiroir mortifère des "one shots des années 80". J'ai beau être enrhumée, ça pue la naphtaline à plein nez. Ça, c'est sur, il n'y a ni Daho, ni Ringer, ni Farmer. Eux, on ne leur prend pas la tête avec le Top 50. Avec eux on cause artistique, nouveautés, projets. Eventuellement.
Avec nous autres les gueules cassées des années tubes, ce ne sont que des "c'était comment?" jusqu'au mortel "alors? c'est pas trop dur quand on a fait un énorme tube comme ça de ne plus passer nulle part?" (Et pas plus sur RTL qu'ailleurs, soit dit en passant). [...] Chacun et chacune est très heureux de sa carrière, prend trop de plaisir sur scène, a fait un break pour s'occuper de ses enfants, a décidé de prendre du recul avec la profession. Machine fait une grande tournée. Machin va bientôt être sur scène dans un spectacle "très important". Don't make me laugh! Personne n'y croit. A part eux. Peut être. Pas sûr. La grande scène du "has been en promo" se déroule en live sous mes yeux ébaubis. C'est pathétique. Non, c'est pas à la radio et encore moins sur RTL qu'ils vont aller raconter que leur vie est un cauchemar. Que les gens ne leur parlent que de leur tube. Que le métier les a enterrés. Que c'est mort. Fini. Circulez y'a rien à voir. "A fait un tube dans les années 80" pour épitaphe.
Et mon Julien Courbet qui botte des vannes, fait mine de s'intéresser. J'ai l'insigne honneur d'être assise à côté de lui. Quand il se tourne vers moi je suis fascinée de lire à ce point dans ses yeux le mépris, l'indifférence. Presque de l'hostilité. [...] Je connais par coeur ce regard condescendant.
[...] Pour terminer cette émission passionnante, un petit tour de table promo. Tous la même phrase: "J'ai sorti un nouvel album et je suis sur scène". Untel fait des galas, unetelle fait partie de RFM Party. Je suis la dernière du tour de table. Au bout du rouleau. Envie de me pendre. Et comme les autres, j'y vais de mon "j'ai un nouvel album et mon spectacle etc..." J'ai honte. C'est horrible. Le désintérêt de l'animateur pour mon travail, comme pour celui des autres, est palpable. A voir les autres, à observer la façon dont Courbet les interroge, je vois bien à quel point leur discours est décridibilisé d'emblée. Etre là est l'erreur [...]".
Voilà qui a le mérite d'être clair... Un droit de réponse de la part de Julien Courbet ?
Pour lire l'intégralité du billet, c'est sur le blog de l'artiste, ICI.