Francis Veber a sorti, le 16 septembre dernier, l'ouvrage Que ça reste entre nous (éditions Robert Laffont), condensé d'humour et d'émotions relatant son parcours dans le 7e art.
A cette occasion, le réalisateur du Dîner de Cons, de La Chèvre ou du Placard, a répondu aux questions de Corse Matin, qualifiant son livre de "thérapie". Concernant les propos qu'il y tient - parfois véhéments envers la profession -, il a confié : "L'exercice n'aurait eu aucun intérêt si c'était pour flatter tout le monde et employer la langue de bois. Et puis, je suis du genre à me fâcher avec quelqu'un juste pour faire rire. Je crois qu'on ne peut pas être drôle sans être un peu méchant. Ça m'a valu bien des déconvenues."
Souvenez-vous, il avait d'ailleurs répondu avec vivacité à l'attaque de Gérard Depardieu (le célèbre Cyrano de Bergerac l'avait qualifié de "pervers"). Concernant cette affaire, il en a remis une couche : "Il balance sur tout le monde en ce moment. Je crois qu'il a dû perdre quelques neurones. Pour moi, Depardieu c'est Mozart dans Amadeus, le film de Milos Forman : un génie dans un corps de voyou. C'est le champion de l'attraction-répulsion."
A propos d'une certaine addiction à l'alcool chez les acteurs, il a déclaré : "Jacques Villeret, qui était un autre génie, en est même mort. Je ne peux pas penser à lui sans me souvenir des ses 'absences'. A ce stade, cela ressemblait à une forme de suicide."
Quant à sa description de Pierre Richard, qu'il a dirigé dans La Chèvre, Les Compères ou encore Les Fugitifs, il n'a pas été tendre. "Je dis juste qu'il oublie souvent sa carte bancaire et que ses roucoulades nous faisaient rire sur les tournages. Et aussi que je regrette un peu d'avoir fait de lui la grande vedette qu'il est devenu après Le Jouet et Le Grand Blond parce que ça l'a empêché de continuer à faire ses propres films."
Pour conclure, il a taxé feu Lino Ventura d'avoir été un fameux Emmerdeur dans la vie (l'acteur était le héros, avec Jacques Brel, de ce film). "C'est la pure vérité. Il pouvait être aussi chiant qu'une femme. Et ce n'est pas faire injure à sa mémoire que de le dire puisque c'est aussi ce que l'on aimait chez lui, sa part de féminité dans un corps de lutteur."
Francis Veber ou la franchise par excellence !