Kad Merad© Angeli
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Très (trop ?) actif au cinéma, Kad Merad revient bientôt avec L'Italien, une comédie sur fond social. Ce long métrage réalisé par son ami Olivier Baroux, qui l'a dirigé récemment dans Safari, raconte l'histoire d'un homme d'origine algérienne qui se fait passer pour un Italien, afin de mieux réussir dans la vie. Ce choix de vie fait de mensonges entraîne alors bien des situations compliquées, surtout quand son père malade lui demande de faire le ramadan à sa place.
Ce film est l'occasion pour Kad de parler de l'identité, un sujet qu'il aborde en tant qu'homme, sans point de vue politique. Lors de l'avant-première du film à Marseille le 9 juin, il s'est exprimé pour La Provence. "Je suis Français, j'ai grandi en France. Mais au fond de mon coeur, ou de mon corps, il y a aussi un autre pays, l'Algérie, où je suis né, où j'ai passé mes vacances et où j'ai encore de la famille."
Kad décrit son film comme une comédie mais qui a une dimension sociale : "Une comédie sur l'identité, le racisme, comme The Full Monty était une comédie sur le chômage. [...] Peut-être que dans quarante ans, on fera un film sur un esquimau qui se fait passer pour un Arabe. Qui sait ?" Avec franchise, il expose son point de vue quant au débat sur l'identité nationale : "Je n'ai pas compris ce que ça voulait dire ce débat. Je ne suis pas politique, mais instinctivement, je pense qu'il a été lancé pour récupérer les voix du Front national."
Interrogé par la production lors du tournage, Kad est revenu en détails sur son personnage qui fait écho à sa vie et celle de son père. Comme le héros du film, son père a changé de prénom : "Il s'appelait Mohamed, mais tout le monde le connaissait sous le nom de Rémi." Kad, lui, a commencé sa carrière avec un rôle qui allait avec son nom : "Celui d'un éducateur maghrébin dans la série Le Tribunal. Mon personnage s'appelait Amen Ben Mabrouk." Auparavant, il se souvient : "A cause de mon nom, je suis passé à côté d'un premier rôle au théâtre. [...] Changer de nom et m'appeler François Merad, plus passe-partout. J'y ai sérieusement pensé." Les parents de Kad et tout sa famille étaient dans la salle du cinéma Pathé à Plan-De-Campagne, à côté de Marseille et il leur a rendu hommage. Il explique que sa maman Janine est berrichonne, que sa soeur Yasmina a une agence de voyages à Marseille et que son frère Reda possède le restaurant Le Perroquet Bleu. Devenu marseillais d'adoption, une maison est en construction dans cete ville qu'il aime tant dont son épouse Emmanuelle est originaire. L'émotion était palpable dans la salle.
Le réalisateur Olivier Baroux a aussi fait part de son opinion : "Je pense que Kad a moins souffert que son père de ces petits problèmes quotidiens de discrimination que connaissent les Français issus de l'immigration, qu'elle soit maghrébine ou africaine."
La religion s'immisce aussi dans L'Italien. Olivier Baroux parle de son importance dans la vie d'un autre acteur du film, Roland Giraud : "Roland m'a expliqué qu'il était protestant et j'ai été particulièrement impressionné par son sens du pardon : cette force inouïe qu'il a en lui et qui lui permet de continuer à vivre." Le comédien a en effet perdu sa fille en 2004, assassinée dans des circonstances qui ne seront jamais élucidées entièrement, en raison du suicide du meurtrier présumé, Jean-Pierre Treiber.
Kad Merad a un autre rapport avec la religion. Les parents de Kad n'étaient pas religieux, mais personne ne mangeait de porc à la maison. Pour les scènes religieuses, Kad a toutefois été très investi : "Le cérémonial, que j'ai travaillé avec un coach, me mettait dans une prédisposition d'esprit qui ouvrait les portes à cette émotion. Je voulais le faire bien, qu'on y croit."
Un tel film a de quoi toucher en plein coeur sa famille, notamment son père : "Je l'ai prévenu que le film pourrait le bouleverser. Mon personnage s'appelle Mourad, qui était aussi le prénom de son frère, mort trop tôt. Maintenant j'ai envie de retourner en Algérie avec lui. On emmènera Kalil, mon fils [âgé de 6 ans, qu'il a eu avec l'écrivain Emmanuelle Cosso]."
L'Italien sera au cinéma le 14 juillet avec également au casting Valérie Benguigui et Saphia Azzeddine, écrivain et ancienne compagne de Jamel Debbouze, désormais marié à Mélissa Theuriau.
Ce film est l'occasion pour Kad de parler de l'identité, un sujet qu'il aborde en tant qu'homme, sans point de vue politique. Lors de l'avant-première du film à Marseille le 9 juin, il s'est exprimé pour La Provence. "Je suis Français, j'ai grandi en France. Mais au fond de mon coeur, ou de mon corps, il y a aussi un autre pays, l'Algérie, où je suis né, où j'ai passé mes vacances et où j'ai encore de la famille."
Kad décrit son film comme une comédie mais qui a une dimension sociale : "Une comédie sur l'identité, le racisme, comme The Full Monty était une comédie sur le chômage. [...] Peut-être que dans quarante ans, on fera un film sur un esquimau qui se fait passer pour un Arabe. Qui sait ?" Avec franchise, il expose son point de vue quant au débat sur l'identité nationale : "Je n'ai pas compris ce que ça voulait dire ce débat. Je ne suis pas politique, mais instinctivement, je pense qu'il a été lancé pour récupérer les voix du Front national."
Interrogé par la production lors du tournage, Kad est revenu en détails sur son personnage qui fait écho à sa vie et celle de son père. Comme le héros du film, son père a changé de prénom : "Il s'appelait Mohamed, mais tout le monde le connaissait sous le nom de Rémi." Kad, lui, a commencé sa carrière avec un rôle qui allait avec son nom : "Celui d'un éducateur maghrébin dans la série Le Tribunal. Mon personnage s'appelait Amen Ben Mabrouk." Auparavant, il se souvient : "A cause de mon nom, je suis passé à côté d'un premier rôle au théâtre. [...] Changer de nom et m'appeler François Merad, plus passe-partout. J'y ai sérieusement pensé." Les parents de Kad et tout sa famille étaient dans la salle du cinéma Pathé à Plan-De-Campagne, à côté de Marseille et il leur a rendu hommage. Il explique que sa maman Janine est berrichonne, que sa soeur Yasmina a une agence de voyages à Marseille et que son frère Reda possède le restaurant Le Perroquet Bleu. Devenu marseillais d'adoption, une maison est en construction dans cete ville qu'il aime tant dont son épouse Emmanuelle est originaire. L'émotion était palpable dans la salle.
Le réalisateur Olivier Baroux a aussi fait part de son opinion : "Je pense que Kad a moins souffert que son père de ces petits problèmes quotidiens de discrimination que connaissent les Français issus de l'immigration, qu'elle soit maghrébine ou africaine."
La religion s'immisce aussi dans L'Italien. Olivier Baroux parle de son importance dans la vie d'un autre acteur du film, Roland Giraud : "Roland m'a expliqué qu'il était protestant et j'ai été particulièrement impressionné par son sens du pardon : cette force inouïe qu'il a en lui et qui lui permet de continuer à vivre." Le comédien a en effet perdu sa fille en 2004, assassinée dans des circonstances qui ne seront jamais élucidées entièrement, en raison du suicide du meurtrier présumé, Jean-Pierre Treiber.
Kad Merad a un autre rapport avec la religion. Les parents de Kad n'étaient pas religieux, mais personne ne mangeait de porc à la maison. Pour les scènes religieuses, Kad a toutefois été très investi : "Le cérémonial, que j'ai travaillé avec un coach, me mettait dans une prédisposition d'esprit qui ouvrait les portes à cette émotion. Je voulais le faire bien, qu'on y croit."
Un tel film a de quoi toucher en plein coeur sa famille, notamment son père : "Je l'ai prévenu que le film pourrait le bouleverser. Mon personnage s'appelle Mourad, qui était aussi le prénom de son frère, mort trop tôt. Maintenant j'ai envie de retourner en Algérie avec lui. On emmènera Kalil, mon fils [âgé de 6 ans, qu'il a eu avec l'écrivain Emmanuelle Cosso]."
L'Italien sera au cinéma le 14 juillet avec également au casting Valérie Benguigui et Saphia Azzeddine, écrivain et ancienne compagne de Jamel Debbouze, désormais marié à Mélissa Theuriau.