En pleine promotion de son film Django Unchained qui vient de sortir en salles aux États-Unis, Quentin Tarantino fait fi des critiques incendiaires de Spike Lee sur le traitement de l'esclavage et du peuple noir par le réalisateur et songe déjà au futur. Après avoir émis la thèse d'une possible trilogie contenant déjà Inglourious Basterds et Django Unchained, Tarantino a éclairé nos lanternes quant aux prochaines échéances jusqu'ici nappées de brouillard.
Sous le titre provisoire de Killer Crow, le prochain long-métrage de Quentin Tarantino se tiendra en 1944, après le débarquement des alliés en Normandie. A l'instar des délirants et violents Basterds juifs emmenés par Brad Pitt, il s'agira ici d'une troupe de soldats noirs solitaires et déserteurs, lâchés par des militaires américains. Une idée de base pour Quentin Tarantino qui affirme que "le principal est déjà écrit" et qu'il lui reste "la deuxième partie à écrire". Cela ne fait aucun doute pour le cinéaste : "Ce serait la troisième partie de la trilogie", a-t-il confié à Henry Louis Gates Jr. lors d'un entretien pour The Root. Un spin-off, bien connecté à Inglourious Basterds, que Tarantino avait d'abord imaginé comme un segment qui s'imbriquerait dans une mini-série. Après la présentation du film à Cannes en 2009, il avait évoqué l'idée de soldats noirs coincés entre des lignes ennemies, sous la forme d'un préquel.
En attendant la mise en route officielle de ce projet, Quentin Tarantino profite de sa popularité au box-office. Bien qu'interdit aux mineurs non accompagnés, Django Unchained a dégainé dans les salles obscures américaines, talonnant de près Les Misérables, également sorti le jour de Noël. Fort d'un démarrage de 15 millions de dollars, Quentin Tarantino ne devrait donc pas en rester là. Avec ce nouveau projet de "black revenge" (des personnages noirs se vengeant) en route, il y a fort à parier que le réalisateur "cool" utilisera encore et à outrance le mot "nigger" (traduction littérale du mot "nègre") dans sa future production. N'en déplaise à Spike Lee, qui en taclant le réalisateur de Kill Bill et Pulp Fiction, a refusé de voir "l'holocauste" qu'est l'esclavage comme un "western spaghetti de Sergio Leone".